L'exécution de la loi de finances 2010 est globalement en ligne avec les prévisions et "il n'y a donc pas de raison de parler de plan d'austérité", a affirmé, lundi à Rabat, le directeur des Etudes et des prévisions financières au ministère de l'Economie et des Finances, M. Mohamed Chafiki. Dans un entretien à la MAP, M. Chafiki s'est voulu rassurant en précisant que dans un contexte de crise internationale, le Maroc a revu à la hausse ses prévisions de croissance à environ 4 pc au lieu des 3,5 pc prévus initialement dans la loi de finances 2010 et à 5 pc en 2011. Cette "prévision très prudente" n'est pas "anachronique par rapport à la région". Les prévisions de croissance du FMI font état pour la région MENA d'une croissance de 4,5 pc en 2010 et 4,8 pc en 2011, et pour l'Afrique subsaharienne de 4,7 pc et 6,9 pc, a-t-il souligné. "Nous sommes en ligne avec les prévisions sauf pour la compensation", dont les dépenses ont atteint, à fin juin dernier, 12,8 milliards de dirhams, soit un taux d'exécution de 91,8 pc, a-t-il dit, précisant que cette situation s'explique par "des éléments qui échappent à la prévision", comme la flambée des cours des matières premières sur les marchés internationaux, dont le pétrole, et la hausse du cours de change du dollar (parité euro-dollar). +L'EXECUTION DES RECETTES COURANTES S'ELEVE A 52,5 PC+. Selon M. Chafiki, toutes les autres composantes des finances publiques sont en phase avec les prévisions, citant dans ce cadre, les recettes courantes, dont le taux d'exécution s'élève, à fin juin dernier, à quelque 52,5 pc et les dépenses globales qui sont à 53,1 pc. Par ailleurs, M. Chafiki a fait part de la détermination du gouvernement à "maintenir le maximum de marge de manŒuvre pour l'investissement", appuyé en cela par un cadre macroéconomique sain et stable. "L'enseignement qu'on a tiré de la gestion de la crise est essentiellement la continuité des réformes", a poursuit M. Chafiki, ajoutant qu'en pleine crise, le Maroc a choisi de continuer les réformes (baisse de l'IR, augmentation de l'enveloppe des investissements publics), et c'est ce qui a permis à l'économie marocaine de résister à la crise. "Nous avons donc choisi de garder la dynamique d'investissement du pays, parce que notre pari est l'avenir, et l'avenir c'est l'investissement", a-t-il dit. +RATIONALISATION DES DEPENSES IMPRODUCTIVES+ Dans ce cadre, M. Chafiki, a souligné la nécessité d'entreprendre des mesures visant la "rationalisation des dépenses improductives", portant notamment sur le parc automobile des administrations publiques, les factures de téléphones, les frais de déplacements et les transferts aux établissements publiques, de telle sorte à laisser une marge de manoeuvre pour l'investissement. "Nous sommes donc dans une double logique, celle de la continuité des réformes et l'effort d'investissement qui doit rester important", a-t-il dit. M. Chafiki a, en outre, écarté toute possibilité de coupes au niveau du budget de l'investissement et des salaires et de l'augmentation des impôts. Le gouvernement a donc choisi de maintenir le cap des réformes et des investissements, tout en restant vigilant face aux effets de la crise économique qui secouent plusieurs pays dans le monde, dont des partenaires économiques du Royaume.