Le Président de la chambre des conseillers, M. Mohamed Cheikh Biadillah a souligné, jeudi, que l'approche juridique ne permet pas, à elle seule, de lutter contre l'absentéisme parlementaire, estimant que de nombreux parlements de par le monde connaissent ce phénomène. La Chambre des conseillers recherche continuellement le moyen le plus efficient de garantir une présence acceptable des élus au sein des commissions spécialisées et lors des séances publiques, a-t-il ajouté lors d'une conférence de presses consacrée à la présentation du bilan de la session printanière de la chambre des conseillers, qui a clos ses travaux mardi. M. Biadillah a affirmé que le bureau de la Chambre des conseillers recherche continuellement avec les présidents des groupes parlementaires les moyens idoines pour faire face au phénomène de l'absentéisme qui nuit énormément au paysage politique, au parlement de manière générale et à la Chambre des conseillers en particulier. M. Biadillah a indiqué, que le processus de réforme qui est long, demeure tributaire du degré de conscience quant à l'importance de cette institution, ajoutant que plusieurs mesures incitatives, en cours d'exécution, sont à même d'encourager la présence des conseillers. Il a également appelé les groupes parlementaires et les partis politiques, qui encadrent et contrôlent leurs conseillers, à inciter ces derniers à assister aux travaux de la chambre. Sur un tout autre registre, M. Biadillah a estimé que les demandes de droit à l'information qui précèdent les questions orales, constituent " une opération anti-démocratique ", sachant que la démocratie est fondée sur '' la logique du donnant-donnant''. Il a, toutefois, noté que ces demandes de droit à l'information constituent, désormais, un acquis auquel sont attachés tous les groupes parlementaires, précisant que la chambre des conseillers se penche sur les moyens d'assurer un équilibre entre cet acquis et le droit de réponse du gouvernement. Concernant l'action de la diplomatie parlementaire de la chambre, M. Biadillah a rappelé que cette institution a reçu plusieurs délégations étrangères en provenance notamment d'Europe et d'Amérique Latine ainsi que plusieurs ambassadeurs accrédités à Rabat. De même, a-t-il poursuivi, plusieurs conseillers ont participé de manière efficiente à différents forums internationaux, régionaux et continentaux et ont contribué au renforcement de l'image de marque du Maroc et à la défense de sa cause nationale. Après le sommet de Cordoue, le Maroc a inauguré une nouvelle étape dans le cadre partenariat avec l'Union européenne, faisant état de l'émergence d'une conscience de l'importance des intérêts stratégiques communs, a-t-il indiqué. L'UE prend, désormais, ses décisions dans un cadre bilatéral, a-t-il dit, ajoutant que la présence régulière des membres de la Chambre des conseiller au sein de la commission parlementaire maroco-européenne, garantit les intérêts du Maroc avec l'Europe. M. Biadillah a également évoqué plusieurs questions ayant trait à la diffusion des activités parlementaires, annonçant que la Chambre des conseillers va procéder à l'évaluation de ce travail portant sur les 12 années écoulées dans le but d'établir des données objectives et ne pas se précipiter vers la création d'une chaîne parlementaire. Il a également fait état de l'ouverture d'un débat avec la chaîne de télévision " Al Oula " et "2M" sur les moyens d'améliorer la diffusion des activités parlementaires et de présenter l'émission relative aux travaux du parlement à des heures de forte audience. Au sujet de l'action législative de la Chambre, M. Biadillah a indiqué que près de 55 propositions de loi n'ont pas encore été examinées par le gouvernement, précisant que l'élaboration des propositions de loi requiert des techniques constitutionnelles spécifiques et des moyens de travail importants. M. Biadillah a également fait état de l'absence d'archives au parlement et d'une bibliothèque qui soit à la hauteur de cette institution. Concernant la gestion administrative de la chambre, M. Biadillah a souligné que l'organigramme de l'administration de la chambre des conseillers permettra d'encadrer et de rationaliser le travail administratif et favorisera et la promotion du personnel de cette institution. La session printanière de la Chambre des conseillers a été marquée par l'adoption de 20 textes de loi contre 14 textes approuvés lors de la session printanière de l'année législative 2008-2009.