Les problématiques soulevées par le réalisateur ivoirien Sidiki Bakaba dans son film "Iles de tempête" ont été au centre d'une rencontre-débat organisée, mardi, en marge du 13è Festival du cinéma africain de Khouribga (FCAK), qui se tient du 10 au 17 juillet. Lors de cette rencontre, il a été procédé à la projection du film de Sidiki Bakaba, sélectionné en compétition officielle du Festival de Khouribga. Il s'agit d'une création qui a tenté de revisiter l'histoire de Haïti, particulièrement la période de la lutte d'émancipation des esclaves, une lutte menée par le Général Toussaint Louverture. Le spectacle s'ouvre sur une scène d'esclavage qui dresse le tableau sombre des rapports Blancs/Noirs ou maîtres/esclaves sur l'Ile. Après l'échec des négociations entamées par les noirs pour l'amélioration de leurs conditions de vie et de travail, des révoltes éclatent un peu partout sur l'île qui aboutissent à la victoire des Noirs. Le film jette la lumière sur une période historique difficile de Haïti. Au moment où les généraux haïtiens estiment que l'aboutissement logique de la lutte devait être la déclaration de l'indépendance de Haïti vis-à-vis de la France, le général Toussaint Louverture attend l'approbation de Napoléon, empereur de France. Il rêve de fraternité entre colons et esclaves. Son entêtement, malgré les nombreux signes évidents de la visée colonialiste de Napoléon Bonaparte, mène le mouvement dans une voie sans issue. La démobilisation et la grogne gagnent la communauté noire. Toussaint lui-même se mue en dictateur. Finalement, la pression des colons de l'île incite Napoléon Bonaparte à envoyer une expédition contre les insurgés, ce qui aboutit à la recolonisation. La fin de la pièce est une comparaison dramatique de deux amours de la patrie : l'amour de Toussaint pour la France qu'il croyait servir et l'amour de Napoléon pour la France qu'il croyait lui aussi servir. Les deux destins de déportés sont juxtaposés ce qui inspire réflexion