Le Maroc a fait un choix volontariste d'assurer la disponibilité en quantité et en qualité de ses besoins futurs en énergie, a souligné, lundi, à Milan (nord de l'Italie) M. Mustapha Bakkoury, président du Directoire de l'Agence marocaine de l'énergie solaire (MASEN). - Envoyé spécial: Amina Benlahsen- Intervenant lors d'un panel sur l'Energie, organisé dans le cadre du Forum économique et financier pour la Méditerranée ouvert, dans la matinée, dans la capitale lombarde, M. Bakkoury a assuré que le Royaume a fait ses choix en y incluant le souci de la préservation de son environnement, étant conscient des défis futurs en termes de pollution, de désertification et de pression de plus en plus forte en matière de consommation énergétique. Les dépenses énergétiques ont augmenté de plus de 7 pc et sont appelées à tripler d'ici à 2030, a-t-il précisé. Après avoir passé en revue la politique nationale en la matière, notamment le projet de Ouarzazate, qui est maintenant dans sa phase d'appel à manifestation d'intérêt, M. Bakkoury a expliqué que la stratégie marocaine est beaucoup plus large puisqu'elle vise, à long terme, la mise en place d'une industrie locale, englobant toute la logistique en vue de pallier la cherté de l'énergie solaire. Grâce à ses ressources abondantes, le Maroc est prêt à participer à toutes les propositions européennes visant à optimiser les investissements et à assurer un partage intelligent dans ce domaine, a affirmé le président de la MASEN en mettant l'accent sur l'opportunité que lui offre sa participation à ce panel pour s'ouvrir sur de nouvelles visions en vue de déceler les points à capitaliser. Lors de ce même panel, le sous-secrétaire italien au développement économique délégué à l'énergie, M. Stefano Saglia, a souligné, pour sa part, que l'objectif escompté dans l'aire méditerranéenne est de construire une intégration énergétique et de parvenir à une convergence d'un point de vue réglementaire permettant au marché d'en tirer le meilleur bénéfice. Il a mis l'accent, à cet égard, sur "le rôle de protagoniste que l'Italie veut jouer dans les rapports avec les autres pays de la méditerranée", insistant sur les perspectives prometteuses existant dans ce domaine tant pour son pays que pour les autres pays de la Méditerranée. Pour le responsable italien, les deux " thèmes fondamentaux " dans ce domaine sont " la sécurité des approvisionnements " et " les infrastructures énergétiques ", se félicitant des avancées significatives réalisées à ce niveau par son pays. En marge du même panel, le président de l'autorité italienne pour l'électricité et le gaz, M. Alessandro Ortis, a, de son côté, souligné l'ambition que nourrit son pays de devenir un " hub " énergétique dans la zone méditerranéenne. Cité par l'agence Ansa, M. Ortis a émis l'espoir que ce hub soit "avantageux " pour tous, citant tout autant les consommateurs italiens et européens que les pays du sud et de l'est de la Méditerranée, les chantiers industriels et les secteurs pourvoyeurs d'emplois. Il a insisté, à ce propos, sur l'intérêt de la réalisation des infrastructures nécessaires pour consacrer davantage "la centralité" de l'Italie dans ce domaine et sur la mobilisation des investissements pour garantir un développement optimal des flux énergétiques. Deux autres panels sont organisés dans le cadre de ce forum dont la première édition avait eu lieu en juillet 2009 également à Milan: "soutien aux Micro, Petites et Moyennes Entreprises" et " infrastructures ", dont les réseaux, les projets de développement et les sources de financement. La partie marocaine à ce Forum, dont les travaux prendront fin mardi, est représentée par M. Karim Ghellab, ministre de l'équipement et du transport, ainsi que par de hauts responsables d'établissements stratégiques intervenant dans l'activité économique et financière (CDG, Tanger free zone, Agence marocaine de l'énergie solaire, Fédération nationale du bâtiment et des travaux publics, Nareva Holding, Chambre du commerce, de l'industrie et des services de Tanger). Initiée par l'agence " Promos " de la Chambre de Commerce de Milan avec le concours des ministères italiens des Affaires Etrangères et du Développement économique et la région de Lombardie (nord), le Forum se fixe pour mission principale d'identifier les priorités et de proposer de nouvelles solutions de croissance, par la création notamment d'une aire de libre-échange et d'instruments de soutien à la coopération économique. Outre les représentants des pays de l'UPM, prennent également part aux travaux de ce Forum, des pays du Golfe et de l'Europe du sud-est, des représentants d'organismes financiers internationaux telles la Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement et la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement ainsi que d'institutions internationales (commission européenne, UPM et Conseil de coopération du Golfe). Au terme des travaux, une table ronde sur les perspectives de croissance dans la région euro-méditerranéenne, dans le contexte de la crise économique et financière actuelle, sera également organisée. Trois autres ateliers viendront également enrichir le débat sur l'intégration euro-méditerranéenne auxquels participeront des responsables gouvernementaux, des institutions financières et des experts économiques. Ils portent sur les thèmes suivants : "l'Afrique du nord et la rive nord de la Méditerranée : les perspectives d'intégration économique infra-régionale et inter-régionale ", "Coopération au développement et coopération économique en Méditerranée " et " la nouvelle zone libre Jordanie-Liban-Syrie-Turquie : une macro-région "pont " entre Méditerranée et Moyen Orient " En vue d'impliquer les médias dans ce débat sur l'intégration de la région méditerranéenne, l'Observatoire sur les Médias et les nouvelles technologies dans la région de la Méditerranée, a également organisé, en partenariat avec la chambre de commerce de Milan et le centre italien pour la paix au Moyen Orient, un workshop sous le thème: "la Méditerranée, quatrième économie émergente, de la crise à aujourd'hui : le point de vue des médias ". Il a été animé par plusieurs journalistes italiens et des pays de la Méditerranée et du Moyen Orient dont le marocain Mostapha Bentak du journal "Le Matin/ Eco ".