La ministre de l'Energie, des mines, de l'eau et de l'environnement, Mme Amina Benkhadra a présenté, lundi à Rabat, le projet marocain de l'énergie solaire à une délégation d'entrepreneurs belges. D'une capacité de 2.000 mégawatts, représentant un investissement de 9 milliards de dollars, ce projet de production électrique d'origine solaire se décompose en cinq sites étendus sur une superficie de 10.000 hectares, a indiqué Mme Benkhadra. Il s'agit de Ouarzazate, qui recevra la première unité de 500 MW prévue pour entrer en production en 2015, Ain Beni Mathar, Boujdour, Foum El Oued et Sebkha Tah dans les provinces du Sud, a-t-elle précisé. A sa mise en service d'ici 2019, ce grandiose projet représentera 38 pc de la puissance actuelle installée, couvrira 10 pc de la demande électrique et permettra la réduction des importations énergétiques d'un million de Tonnes Equivalent Pétrole (Tep) et évitera au Maroc l'émission de 3,7 millions de tonnes de CO2 par an, a poursuivi la ministre. "Notre ambition de porter, à l'horizon 2020, la contribution des énergies renouvelables à 12,5 pc de notre consommation en énergie primaire et de réaliser le même pourcentage en efficacité énergétique, converge avec les objectifs des 3x20 du paquet climat énergie de l'Union européenne", a-t-elle fait savoir. Pour sa part, l'ambassadeur de Belgique à Rabat, M. Jean-Luc Bodson s'est dit "très impressionné" par ce projet ambitieux qui suscite l'intérêt des sociétés belges. Ces compagnies ont beaucoup de "sérieux et se distinguent par une technologie de pointe" qu'elles mettront à la disposition du Maroc, a-t-il souligné. Le président du directoire de l'Agence marocaine de l'énergie solaire (MASEN), M. Mustapha Bakkouri a présenté, à cette occasion, cette agence créée en décembre 2009 et qui s'assigne pour missions la conception de projets de développement solaire intégré et de projets solaires. Elle a également pour objectifs la contribution à la recherche et à la mobilisation des financements, la proposition à l'administration des modalités d'intégration industrielle et la maîtrise d'ouvrage de réalisation des projets solaires, a indiqué M. Bakkoury. Mars 2010 est la date d'appel à manifestation d'intérêts pour la centrale de Ouarzazate alors que l'été de cette année connaîtra la pré-qualification des contrats pour la première centrale. Cette rencontre a été également une occasion pour présenter l'Office national de l'électricité (ONE) dont le bouquet électrique est de "plus en plus diversifié et adopte un dosage adéquat entre les énergies renouvelables et le charbon". Les axes stratégiques de développement de l'ONE sont notamment l'amélioration des performances opérationnelles, un dosage adéquat entre le charbon, le fioul, le gaz naturel et les énergies renouvelables et le développement de l'hydraulique, de l'éolien et du solaire. La Société d'investissement énergétique a aussi été présentée. Cette société anonyme d'Etat, créée avec un capital de 1 milliard de dirhams, a pour mission d'accompagner le plan national de développement des énergies renouvelables à haute qualité environnementale et l'investissement dans les projets visant l'augmentation des capacités de production énergétique. La société travaille en priorité sur le solaire hors central, la biomasse, l'éolien, l'hydraulique, l'efficacité énergétique tout en mettant l'accent sur des projets "rentables, innovants et régionaux avec un retour social". Par ailleurs, l'Agence de développement des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique a été créée en 2010 en vue d'assurer le pilotage et la conduite du projet marocain de l'énergie solaire en ce qui concerne, notamment la conception, les études, le choix des opérateurs et le suivi de réalisation et de gestion, outre l'orientation et la coordination de l'ensemble des activités y afférentes.