Le Royaume du Maroc est un "rare havre de tolérance religieuse" où les communautés juive et chrétienne s'adonnent librement à l'exercice de leurs cultes dans les synagogues et les églises, écrit mardi le Washington Post. "Le Royaume du Maroc est une nation musulmane, où Juifs et Chrétiens s'adonnent librement et ouvertement à l'exercice de leurs cultes religieux, et où les synagogues et les églises sont érigées aux côtés des mosquées", souligne le journal dans une tribune signée Menachem Z. Rosensaft, professeur à la Cornell Law School. "Aussi bien SM le Roi Mohammed VI que feu SM Hassan II ont placé la communauté juive sous leur aile protectrice", rappelle l'auteur de cette tribune, ajoutant que "durant la deuxième guerre mondiale, feu SM Mohammed V s'est élevé contre la déportation des Juifs du Maroc et les lois scélérates du gouvernement antisémite de Vichy". Revenant sur l'expulsion hors du territoire national de ressortissants de différentes nationalités qui s'adonnaient à des activités de prosélytisme, la tribune fait observer que le code pénal marocain punit "quiconque employant des moyens de séduction dans le but d'ébranler la foi d'un musulman ou de le convertir à une autre religion, soit en exploitant sa faiblesse ou ses besoins, soit en utilisant à ces fins des établissements d'enseignement, de santé, des asiles ou des orphelinats". "Ces personnes ont été expulsées parce qu'elles avaient tout simplement refusé de respecter la loi", a-t-il affirmé. Dans une déclaration au Washington Post, l'ambassadeur du Maroc à Washington, M. Aziz Mekouar, a tenu à préciser que "ces mesures de rapatriement ont été prises contre les personnes concernées non pas parce qu'elles étaient chrétiennes, mais bien parce qu'elles avaient commis des délits avérés (...) à la suite de plaintes introduites par les parents et les proches des enfants concernés". Le Président du Conseil du clergé national US, le révérend Rob Schenck, avait récemment mis l'accent sur la nécessité de respecter pleinement les spécificités et sensibilités propres à la société marocaine, soulignant que la loi marocaine interdisant le prosélytisme, au demeurant "puni dans d'autres pays", a justement pour but de "préserver la paix et la coexistence" entre les différentes communautés religieuses. Les représentants de la communauté évangélique américaine avaient dernièrement fait part de leur "volonté sincère" de consolider les relations d'amitié établies avec le Maroc "dans le plein respect des lois, traditions et sensibilités du Royaume", rappelle-t-on. Lors d'une rencontre tenue avec l'ambassadeur du Maroc à Washington, les représentants de l'Alliance internationale de l'église évangélique, qui représente pas moins de 2.700 pasteurs et 300 membres exécutifs d'institutions religieuses, ont fait part de leur souhait "de voir cette amitié, cette coopération et ce dialogue se poursuivre avec le Maroc".