La Commission baleinière internationale (CBI) a achevé vendredi les travaux de sa réunion annuelle à Agadir sans parvenir à un compromis entre pro et anti-chasse, mais avec le ferme engagement de continuer le dialogue au sein de cette instance dans l'espoir de combler le fossé séparant les deux camps. Durant les cinq jours de cette rencontre de haut niveau, les 600 délégués de quelque 80 pays sur les 88 que compte la CBI, ont longuement débattu des principaux points de divergence: l'assouplissement d'un moratoire en vigueur depuis 1986 en contrepartie d'un contrôle total des prises et la question de la chasse dans les sanctuaires de l'Antarctique. Des ministres, des scientifiques, des experts et des observateurs du monde entier ont été au rendez-vous. Des membres de plusieurs organisations non gouvernementales, dont Greenpeace et The PEW Environment Group, ont également fait entendre leur voix à Agadir. Même en l'absence du compromis tant recherché, la rencontre d'Agadir a été qualifiée par nombre de délégations présentes de "succès" et de "tournant historique". Selon eux, la CBI est restée quand même soudée malgré les divergences profondes entre ses membres et les craintes exprimées au départ de voir certains membres claquer la porte de l'organisation. L'organisation au Maroc de cet événement d'envergure, outre la dimension de renforcement de la coopération multilatérale, a ainsi permis de positionner le Royaume comme acteur majeur sur la scène halieutique et maritime internationale. Force est de rappeler que les grands enjeux de l'activité baleinière ne concernent qu'un nombre limité des pays membres de la CBI répartis entre ceux qui revendiquent le droit à l'exploitation des baleines (Japon, Norvège, l'Islande) et ceux qui s'y opposent. La plupart des autres Etats, comme le Maroc, soutiennent le principe d'une exploitation durable et rationnelle des ressources marines vivantes. Créée en 1946, la CBI est une organisation internationale qui se fixe pour objectif de réglementer la chasse et la conservation des baleines.