Le Parti Authenticité et Modernité (PAM) a affirmé, dimanche, que les propos tenus par le secrétaire général du Parti Justice et Développement (PJD), lors de la séance d'ouverture du 11ème Congrès national du Mouvement Populaire (MP), révèlent le "véritable projet politique exclusiviste" du PJD. Dans un communiqué, le bureau national du PAM a dénoncé ces déclarations du secrétaire général du PJD, qui a limité la légitimité à certains partis politiques, en contradiction avec le principe du pluralisme consacré par la Constitution et le droit des partis à l'existence, qui est garanti par la loi. Ces déclarations, a souligné le PAM, constituent une vaine tentative de remettre sur la scène nationale des débats révolus, qui font désormais partie du musée de l'histoire politique du Maroc, sachant que la consécration du pluralisme a toujours fait partie des grands choix de l'Institution Monarchique depuis l'indépendance du Royaume, qu'elle a défendue fermement face au projet du parti unique et ses partisans. "Depuis, le pluralisme politique est devenu une constante constitutionnelle qui ne peut être amendée ou révisée et qui, en vertu de l'article 19 de la constitution, est placée sous la protection de SM le Roi, Amir Al Mouminine", a indiqué le communiqué du bureau national du PAM. Ces déclarations, a-t-il affirmé, révèlent "le véritable projet exclusiviste du PJD, son instrumentalisation de la démocratie et son soutien, maintes fois réitéré, de choix dérogeant au consensus de la classe politique, à commencer par sa propension à monopoliser la religion et son exploitation pour ses propres desseins, les positions qu'il adopte hors de l'unanimité sur des questions nationales cruciales, sa surenchère sur des questions où les Marocains avaient fait montre de positions audacieuses et inédites, son moralisme opportuniste, sa pratique de la victimisation et son alliance, tacite et déclarée, avec des forces situées hors de la légalité. Le PAM a précisé qu'il n'attend pas de leçon en légitimité d'un parti, que d'aucuns connaissent le mode et les circonstances de sa naissance, qui s'est emparé d'un cadre partisan en léthargie et qui, à chaque occasion politique, est toujours dans l'attente de signaux, tantôt pour fixer le plafond de sa présence électorale et tantôt pour le choix des dirigeants de ses structures. Il s'est dit préoccupé par les propos tenus par le SG du PJD, qui sont contraires à l'esprit et au texte de la Constitution, sachant que ce parti est représenté à la Chambre des représentants et contrôle, à divers niveaux, la gestion des affaires locales. "Au moment où notre pays s'achemine dans un processus de rationalisation du pluralisme politique, une formation tend, pour de sombres raisons, à nous faire revenir à des débats de la phase de +la lutte pour le pouvoir+ que nous croyions transcendée par une unanimité sur l'Institution Monarchique et ses fonctions constitutionnelle et spirituelle", a ajouté la même source. Ces propos "irresponsables" interpellent le Premier ministre - qui était présent à l'occasion - ainsi que les autres partis politiques qui devraient prendre des positions claires, car "cet incident touche l'essence même de notre vie constitutionnelle et ses instruments politiques et partisans. Les traiter par l'indifférence ou à travers des calculs politiques étriqués, majorité-opposition, pourrait exposer notre expérience démocratique à des dérapages ou à des déconvenues, ce qui requiert des partis du rang démocratique et moderniste davantage de mobilisation et de vigilance afin de renforcer le processus de changement et de consolidation démocratique dans notre pays", conclut le communiqué.