C'est une véritable nuit de transe qu'a vécu la médina de Fès, entre lundi et mardi, à travers "un voyage nocturne à la fois musical et initiatique'' éclaté sur cinq sites de cette cité ancestrale. Abdelmajid Hassani, envoyé spécial Fès- 08/06/10- C'est une véritable nuit de transe qu'a vécu la médina de Fès, entre lundi et mardi, à travers "un voyage nocturne à la fois musical et initiatique'' éclaté sur cinq sites de cette cité ancestrale. Le festival des musiques sacrées du monde (4-12 juin) a, en effet, déserté ses scènes traditionnelles, montées dans les quatre coins de la ville, et investi cinq espaces, de cette médina, qui ont abrité 9 spectacles. A la multiplicité des scènes (Riyad Moqri, Dar Tazi, Musée Batha, synagogue Ben Danan, Dar Tazi) est venue s'ajouter la variété des prestations musicales d'Orient (Turquie, Egypte, Iran, Mongolie, Afghanistan), d'Afrique noire (Tanzanie, Zanzibar) ou d'Occident (France, Canada). L'idée de l'organisation est de recréer cette activité d'antan et ''cette atmosphère des anciens caravansérails'' où se retrouvaient les voyageurs de différentes contrées. Et les rues de la médina ont été, jusqu'à très tard, animées par les déplacements des festivaliers venus en masse entreprendre ce "voyage initiatique (thème du festival) au coeur des musiques sacrées du monde mongole, anatolienne, afghane ou encore tanzanienne. De la musique il y en avait de tous les genres et presque pour tous les goûts. A Dar Moqri ont résonné les chants populaires et mystiques venus de la lointaine Kaboul avec l'Ustad Gholam Hossain et son orchestre qui devait laisser la place à un duo venus tout droit de l'hexagone ''Camille et Clément Ducol'' qui ont fait salle comble. Le musée Batha, où s'est produit l'après midi le compositeur marocain Ahmad Essyad et l'orchestre Accroche Note dans un concert de haute facture dédié au poète Hallaj, a ouvert son jardin tour à tour aux frères iraniens Kiya et Ziya Tabassian et leur répertoire d'inspiration persane et méditerranéenne et aux ensembles ''Constantinople'' (Iran) et ''Barbara Fortuna (Corse) et leur orchestration des traditions musicales ancestrales. Dar Tazi a eu, elle aussi, droit à deux spectacles. Les musiciens venus de la Haute Egypte avec leur danse du bâton rythmée par les sons des tambours et des mizmar (Ghaita) et l'ensemble soufi Mtenddeni Mailid de zanzibar et leurs chants cadencés par les mouvements ondulatoires rappelant les vagues océaniques. Située à quelque encablures plus loin, Dar Adyel a accueilli une autre formation africaine remontée vers la capitale spirituelle de Tanzanie, le Rajab Souleiman Qanun Trio et leur original spectacle où le Tarab a été revisité par des touches musicales et vocales africaines et asiatiques. La même scène a été ouverte aux chants et des nomades des steppes mongoliennes avec le groupe Epi pour une interprétation musicale toute particulière. Enfin, la synagogue Ben Danan a été l'espace où s'est produit l'orchestre descendu de Turquie ''Gulay Hacer Toruk et son ensemble'' dont la musique renvoie à un patrimoine culturel alliant le sacré et le profane et traditions musicales populaires ancestrales. Mardi, le festival initié par la Fondation Esprit de Fès, reprendra son rythme normal et ses rendez-vous traditionnels avec des prestations musicales dès 16 heures et jusqu'à tard dans la nuit.