Les pays africains ont plus que jamais besoin, à l'ère de la mondialisation, de renforcer leur compétitivité et de chercher une alternative aux modèles utilisés et à la nature des relations commerciales qui les lient avec les pays riches'', a indiqué lundi à Rabat, le professeur visiteur à l'école des sciences humaines et sociales à l'Université Al Akhawayn, M. Ahmed Rhazaoui. Intervenant lors de la 1-ère session du "6-ème Forum panafricain sur la modernisation des services publics et des institutions de l'Etat", M. Rhazaoui a souligné que les réformes ne peuvent s'opérer que dans un contexte de démocratie réelle où les citoyens ont la possibilité de choix de leurs gouvernants et de libre exercice de leurs droits. Il faut espérer que les pays qui exercent une telle démocratie obtiennent des performances économiques à la hauteur des attentes de leurs populations, a-t-il noté, se déclarant convaincu que, de la sorte, les mouvements d'intégration régionale reprendront leur souffre et permettront à l'Afrique de constituer des ensembles économiques suffisamment grands et intégrés pour promouvoir la compétitivité de l'Afrique dans le marché mondial. Pour sa part, l'ancien ministre sénégalais de la fonction publique, M. Yéro DE, a souligné que les réformes menées par les pays africains pour assurer un rééquilibrage budgétaire et une réduction du champ d'intervention et de la taille de l'Etat ''se sont déroulées vite'', ce qui a eu comme conséquence un coût social élevé. Ces réformes, a-t-il souligné, ont eu, dans la plupart des pays soumis au Programme d'ajustement structurel (PAS), des incidences négatives sur l'emploi des fonctionnaires, sur le pouvoir d'achat, sur l'accès à l'eau, aux soins de la santé et autres services. M. Yéro DE, a, dans ce cadre, passé en revue les réformes sectorielles adoptées par le Sénégal pendant la période du PAS et particulièrement dans les domaines de l'éducation, de la santé et de la justice, affirmant que le processus a d'autres aspects qui touchent les réformes institutionnelles comme la décentralisation administrative, la simplification des procédures administratives et la transparence. Il a souligné l'importance de diligenter les réformes au moment opportun tant que la solution, soit en totalité soit en partie, relève encore d'une décision interne, autrement l'indépendance risque d'être aliénée au profit de parties tierces, a-t-il conclu. Organisé sous le thème ''Bilan et perspectives des réformes administratives et institutionnelles en Afrique, trois jours durant, par le ministère de la Modernisation des secteurs publics, en coopération avec le Centre africain de formation et de recherche administratives pour le développement (CAFRAD), le forum a pour objectif d'examiner les réformes administratives et institutionnelles menées par les pays africains depuis leur indépendance. Cette rencontre ambitionne également de tracer les voies vers des réformes qui soutiennent les efforts de développement socio-économique des pays à travers l'échange d'expériences et des connaissances, le renforcement des capacités des responsables, outre la promotion et le soutien des efforts de collaboration, de partenariat et d'intégration dans le domaine de réforme administrative et institutionnelle en Afrique. Les travaux du forum s'articulent autour de trois sessions portant sur "un aperçu général des réformes en Afrique depuis les indépendances", "Nouvelles orientations, nouvelles approches et nouveaux contextes des réformes du 21è siècle" et "Renforcement des capacités de leadership de la part des responsables des programmes de réformes de l'Administration publique". Le CAFRAD tiendra son 48è conseil d'administration au cours de la 3è journée du forum qui connaîtra la participation notamment de plusieurs ministres africains chargés de la Fonction publique et nombre d'experts et responsables africains en charge des programmes de réforme de l'administration.