Technique chirurgicale mini-invasive qui permet soigneusement d'examiner les organes internes, de prélever des échantillons de tissu, disséquer, reséquer, suturer, réduire la morbidité et la douleur postopératoire et d'éviter un grand nombre de séquelles à distance de l'intervention, la chirurgie laparoscopique a réussi à améliorer de façon spectaculaire la qualité de vie des patients. Par Hicham El Alaoui Développée depuis les années 90, cette chirurgie est arrivée à maturation et commence à s'introduire progressivement dans les pays africains, qui manifestent un intérêt grandissant à ce genre de technique par laquelle le chirurgien réalise une opération de l'abdomen par de petites incisions où sont placés des trocarts qui permettent le passage de fins instruments chirurgicaux. L'Ethiopie n'en est pas du reste. Le pays, à l'instar des ceux du continent, espère mettre à contribution cette chirurgie qui confère un plus grand confort pour le chirurgien et le patient, une sécurité accrue et une plus grande précision dans le geste chirurgical. Convaincu par les résultats probants de laparoscopie, le Centre de la chirurgie laparoscopique relevant de l'Université d'Addis-Abeba a initié mardi un atelier de formation dans cette discipline médicale. "Il s'agit d'un atelier chirurgical, le premier du genre, pour former les chirurgiens déjà qualifiés venant d'Ethiopie et d'autres pays d'Afrique en vue de leur apprendre une nouvelle technologie chirurgicale, à savoir la chirurgie laparoscopique, qui consiste à opérer dans le ventre via de petites orifices et introduire une caméra pour effectuer l'opération sans dommage ni à l'intérieur ni à l'extérieur du corps du patient en diminuant les complications postopératoires", a expliqué à la MAP le professeur Mitiku Belachew, l'initiateur de cet atelier, sponsorisé par l'ambassade du Maroc en Ethiopie en reconnaissance des initiatives louables qu'il entreprend dans le Royaume. Selon ce médecin, ce workshop est d'une utilité indéniable pour les chirurgiens éthiopiens qui seront accompagnés dans les centres hospitaliers pour mettre en application la technique laparoscopique sur des patients, ajoutant qu'un matériel "sophistiqué" a été offert par une firme allemande pour le besoin de cette chirurgie. Réalisée sous anesthésie, la chirurgie laparoscopique, exige trois à quatre petites incisions cutanées de 5 à 10 mm maximum dans le nombril et en divers endroits du ventre. Le médecin introduit dans le nombril un endoscope (comme un petit télescope) qui lui permet d'observer la cavité abdominale en vision panoramique.
Cette technique permet également de rentrer ou de réaliser des espaces de dissections parfois inaccessibles à la chirurgie conventionnelle. Les plaies opératoires sont moins importantes et la récupération post-opératoire est donc plus rapide et les douleurs moins importantes. Parmi les avantages qu'elle procure figurent aussi l'inexistence du risque d'éventrations (lâchage des sutures pariétales), la courte durée d'hospitalisation et la reprise rapide de l'activité professionnelle. Une longue expérience chirurgicale au Maroc et participation régulière à la Caravane médicale de Tafilalet Eprouvant une affection toute particulière pour le Maroc, M. Mitiku, dont l'épouse est marocaine, a une longue expérience chirurgicale dans les hôpitaux du Maroc, un pays qui lui voue beaucoup de respect et de considération. "Au Maroc, j'ai une longue tradition chirurgicale. J'ai commencé dans la région de Tafilalet notamment dans la ville d'Errachidia où j'ai participé à plusieurs éditions de la caravane médicale de Tafilalet, qui mobilise un staff de médecins marocains et étrangers de différentes spécialités ", a-t-il dit. Cette caravane tend, dans un élan des plus généreux, à faire profiter les populations défavorisées et les régions les plus reculées de la province d'Errachidia des prestations médicales. Elle effectue annuellement plusieurs consultations médicales, toutes disciplines confondues (ophtalmologie, grandes opérations chirurgicales et de nombreuses autres opérations de petite chirurgie). M. Mitiku a également exercé la chirurgie pendant une période assez longue à l'hôpital Moulay Ali Cherif à Errachidia (au moins une fois par an) où il a opéré des patients venant de toute la région. Volet chirurgie laparoscopique, il participe à la formation des médecins marocains dans cette discipline médicale au Centre de formation relevant de l'hôpital Moulay Ali Cherif à Errachidia. " On assure une formation une fois par an à des chirurgiens, infirmiers et anesthésistes qui viennent de toutes les villes du Royaume. Cette formation est dispensée par des experts de renommée internationale ", a fait savoir ce chirurgien diplômé de Belgique, ayant fréquenté de nombreuses universités notamment en Angleterre, en Ecosse, en France, en Suède, aux Etats Unis et en Australie. Il est également l'initiateur du congrès annuel organisé à Casablanca par la société marocaine de la chirurgie digestive en collaboration avec le groupe de chirurgie endoscopique de Belgique. Et d'expliquer que l'organisation de cet atelier de formation de quatre jours est une illustration du développement de la médecine dans ce pays et une contribution de la diaspora à la promotion des offres de soins en Afrique en général. "Les Africains ne doivent pas avoir de complexe pour la chirurgie de pointe. Celle-ci est appelée à être accessible à tous les Africains ", a-t-il insisté, exhortant les ressortissants des pays africains à "contribuer au développement de la médecine dans leur pays d'origine.