C'est par un froid sibérien que les Québécois étaient appelés, ce lundi, à élire un nouveau gouvernement, quelque sept semaines après la tenue d'un scrutin fédéral. Jean Charest a remporté de justesse son pari et a obtenu le mandat majoritaire dont il disait avoir besoin pour affronter la crise économique, malgré le peu d'enthousiasme des Québécois pour cette campagne électorale. Le Parti libéral de M. Charest a récolté 42 pour cent des suffrages et 66 circonscriptions sur un total de 125, lui conférant une courte majorité à l'Assemblée nationale. M. Charest obtient ainsi un troisième mandat consécutif comme premier ministre du Québec, une première depuis Maurice Duplessis dans les années 1950. Le Parti québécois redevient l'opposition officielle, après avoir été relégué au rang de deuxième parti d'opposition en 2007. Le PQ comptait 53 candidats élus ou en tête et récolte 35,5 pour cent des suffrages. Les libéraux et les péquistes ont réalisé des gains substantiels aux dépens de l'Action démocratique par rapport aux élections de 2007. L'ADQ ne récoltait que 16,4 pour cent des suffrages et ne comptait que sept candidats en tête ou élus. Avec moins de 12 députés et de 20 pour cent des suffrages, l'ADQ perd sa reconnaissance de parti officiel à l'Assemblée nationale. Il s'agit d'un spectaculaire plongeon pour cette formation qui avait récolté 41 sièges et 30,8 pour cent des voix aux élections de mars 2007. Près de 3 millions d'électeurs se sont présentés dans l'un des 21 000 bureaux de vote. Quelque 63,5 pour cent des électeurs inscrits ont participé à ces élections.