Un attentat-suicide contre un convoi de l'ONU a fait trois morts et une quinzaine de blessés près de Spin Boldak, dans la province de Kandahar. Les trois victimes sont des médecins à l'emploi de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), ainsi que leur chauffeur. Les docteurs, d'origine afghane, participaient à une vaste campagne de vaccination contre la polio menée par l'organisme onusien. Le véhicule visé par le kamikaze était clairement identifié comme appartenant à l'ONU, mais cette protection s'est avérée dérisoire. « Nous savions que c'était un véhicule de l'ONU. On les avait prévenus plusieurs fois par le passé qu'ils ne devaient pas mettre leurs véhicules au service des Américains [...], mais ils ne nous ont pas écoutés », s'est justifié Qari Yousuf Ahmadiet, un porte-parole pour les talibans qui ont revendiqué l'attentat. « Cet attentat visait des civils innocents qui travaillaient seulement pour le bien du peuple afghan et il est incompréhensible », a déploré dans un communiqué la mission de l'ONU en Afghanistan (UNAMA). C'est dans la province de Kandahar qu'est déployé le contingent canadien de 2500 militaires. L'année en cours a été la plus meurtrière depuis la chute des talibans à l'automne 2001. Plus de 3000 personnes ont été tuées depuis le début de l'année. Un jeu malheureux Par ailleurs, dans le centre du pays, six enfants ont été tués et douze blessés dans l'explosion d'un engin piégé. « Il s'agissait apparemment d'une bombe placée sur la route pour viser des soldats gouvernementaux. Les enfants l'ont déterrée et ont commencé à jouer avec », selon Abdul Rahim Daisiwal, responsable du district d'Andar, dans la province de Ghazni. Plusieurs des jeunes blessés, dans un état critique, ont été conduits d'urgence à un hôpital militaire des forces internationales.