La police israélienne affirme qu'elle dispose de suffisamment de preuves pour recommander l'inculpation du premier ministre, Ehoud Olmert, pour « corruption » et « abus de confiance » dans deux des six dossiers qui le concernent. Dans un communiqué publié dimanche, la police ajoute qu'elle manque encore d'éléments pour se prononcer sur une troisième affaire. Le chef du gouvernement israélien pourrait de nouveau être entendu à ce sujet. La police a le droit d'émettre ce genre de recommandations, mais seul le procureur général de l'Etat, Menahem Mazuz, a le pouvoir d'inculper un premier ministre. Les avocats d'Ehoud Olmert ne se sont pas privés de le rappeler, allant jusqu'à qualifier les recommandations de la police d'être sans intérêt. « Il aurait été préférable pour la police de s'abstenir totalement d'exprimer ses opinions sur une question qui ne relève ni de sa juridiction, ni de son autorité », ont-ils déclaré dans un communiqué. Menahem Mazuz devrait se prononcer dans les semaines qui viennent. Corruption, fraude et double facturation Dans le premier dossier, on reproche à Ehoud Olmert d'avoir reçu de l'argent liquide alors qu'il était maire de Jérusalem, entre 1993 et 2003, puis ministre de l'Industrie et du Commerce, jusqu'en 2006. La police le soupçonne également de fraude dans une affaire de double facturation de billets d'avion, toujours en 2006. Dans le troisième dossier, celui pour lequel il pourrait être de nouveau interrogé, Ehoud Olmert est soupçonné de nominations abusives alors qu'il était ministre de l'Industrie et du Commerce. Le premier ministre a confirmé qu'il présentera sa démission après l'élection de son successeur à la tête de Kadima, le parti centriste au pouvoir, le 17 septembre. Tzipi Livni, la ministre des Affaires étrangères, et Shaul Mofaz, le ministre des Transports et ancien ministre de la Défense, sont pressentis pour lui succéder.