L'explosion d'une voiture piégée près d'un commissariat de police a fait 25 blessés, dont quatre policiers, dimanche matin à Tizi-Ouzou, à l'est d'Alger, a annoncé le ministère algérien de l'Intérieur. L'attentat, qui n'a pas été revendiqué, s'est produit vers 05h00 (04h00 GMT) dans la ville principale de la Kabylie, a précisé le ministère dans un communiqué diffusé par l'agence de presse officielle APS. L'explosion a creusé un profond cratère dans la chaussée près du commissariat et a endommagé des immeubles voisins. Une dizaine de voitures ont également été endommagées et les vitres ont volé en éclats dans le centre-ville. Plusieurs habitants ont déclaré croire qu'il s'agissait d'un attentat suicide, une information qui n'a pas été pour le moment confirmée de source officielle. Le ministre de l'Intérieur Noureddine Yazid Zerhouni et le directeur de la police nationale Ali Tounsi se sont rendus sur les lieux de l'attentat et au chevet des blessés à l'hôpital, a précisé l'APS. Zerhouni a ordonné aux autorités locales de reloger provisoirement une quinzaine de familles dont les logements ont été endommagés par la bombe. APPEL À LA VIGILANCE Il a appelé la population à la vigilance "afin de déjouer les projets des terroristes, qui veulent miner les efforts de l'Etat destinés à renforcer la sécurité à travers le pays". Tizi-Ouzou compte plus de 100.000 habitants. Plusieurs attentats de ce type ont été revendiqués ces derniers mois par Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), l'ancien Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), dernier mouvement actif issu de l'insurrection islamiste de 1992. En décembre 2007, un double attentat suicide d'AQMI contre des bureaux des Nations unies et un tribunal à Alger avait fait 41 morts, dont 17 membres du personnel de l'Onu. Au début du mois de juin dernier, un ingénieur français et son chauffeur algérien ont été tués dans un attentat à la bombe devant la gare de Beni Amrane, dans la province de Boumerdès, à une cinquantaine de kilomètres à l'est d'Alger. Quelques jours auparavant, six soldats avaient péri dans la même province lors de l'explosion d'une bombe au passage de leur convoi, et deux personnes avaient été victimes d'engins explosifs à proximité d'une caserne de Bordj El Kiffane, à 25 km à l'est de la capitale.