La Conférence ministérielle euro-méditerranéenne, réunie, les 29 et 30 mai à Athènes vient de le confirmer avec éclat, la Fondation Anna Lindh s'impose désormais comme l'un des piliers de la refondation socio-culturelle du partenariat euro-méditerranéen et de la volonté de réappropriation de ce partenariat par les sociétés civiles des deux côtés de la Méditerranée. Le communiqué final, rendu public dans la capitale grecque, qualifie en effet d' « essentiels » le rôle et la place de la Fondation Anna Lindh « dans la construction d'une destinée commune euro-méditerranéenne et dans la lutte contre le racisme, la xénophobie et l'extrémisme ». Se félicitant de la récente élection de M. André Azoulay, Conseiller de SM le Roi à la présidence de la Fondation, le communiqué des ministres et représentants des 39 pays membres du Conseil de l'Euromed ajoute que le renouveau de la Fondation Anna Lindh « est un témoignage clair de la centralité du dialogue des cultures dans la construction euro-méditerranéenne ». Invité à prendre la parole au cours de la séance d'ouverture de la Conférence, à laquelle le Maroc a été représenté par la ministre de la Culture, Mme Touriya Jabrane, le président de la Fondation a souligné que « c'est pour apporter une réponse aux attentes et aux exigences de plus en plus manifestes, notamment pour les pays du Sud de la Méditerranée » qu'il allait s'efforcer d'inscrire le futur immédiat de la Fondation dans une stratégie qui se veut inclusive et globale. Selon M. Azoulay, seule cette stratégie « fera bouger la vision jusqu'ici conventionnelle du partenariat euro-méditerranéen en mettant au cœur de ce projet l'incontournable parité socio-culturelle, l'égalité de traitement et des règles du jeu qui additionnent, en respectant les identités culturelles de tous pour en faire demain une ou des civilisations communes ». C'est dans cette perspective et dans celle-là seulement, a ajouté M. Azoulay, que l'ancrage de la Fondation Anna Lindh dans le dialogue des cultures prend son sens véritable. Pour le président de la Fondation Anna Lindh, l' « histoire nous enseigne qu'aucun dessein de la complexité et de la sensibilité politique du partenariat euro-méditerranéen n'a pu trouver équilibre et pérennité en évoluant sans que ne soient directement impliqués les hommes et les femmes dont on veut façonner la destinée ». Après avoir souligné que la Fondation Anna Lindh ne devait pas se contenter d'être « le clone circonstanciel ou conjoncturel de ce qui se dit, se fait ou se propose ailleurs », M. Azoulay a appelé les pays du partenariat euro-méditerranéen à donner à la Fondation les moyens d'« une ambition qui à terme devra faire de cette institution un espace de proposition et d'impulsion à partir duquel se consolidera la perspective retrouvée d'un futur entre partenaires d'un même ensemble, respectueux de l'identité, de l'histoire et des exigences de chacun ». En conclusion, le président de la Fondation Anna Lindh a rappelé que cette institution, forte de 37 réseaux rassemblant 1600 ONGs, venait de démontrer avec force sa capacité de mobilisation avec son programme des « 1001 actions pour le Dialogue » qui se déroule dans tous les pays de l'Union européenne et dans les 12 pays du Sud, membres de l'Euromed. M. Azoulay a également annoncé la mise en place prochaine par la Fondation d'un Observatoire qui aura vocation à suivre, à mesurer et à analyser dans la région l'évolution des comportements, des attitudes ou des dysfonctionnements, s'agissant des facteurs socio-culturels qui sont déterminants dans le processus de décision politique. source : Le détective marocain LA FONDATION ANNA LINDH CREE EN 2006 LE PRIX DU MEILLEUR JOURNALISTE POUR COMBATTRE LE CHOC DES IGNORANCES D'autre part, cette Conférence Ministérielle euro-méditerranéenne sur la Culture a choisi d'inaugurer ses travaux en remettant le prix de la Fondation Anna Lindh du meilleur journaliste aux quatre lauréats de l'Année 2008. En ouvrant cette cérémonie aux côtés des ministres grec et slovène de la Culture, le Président de la Fondation, M. André Azoulay, Conseiller de SM le Roi, a expliqué que « pour combattre le choc des ignorances, des idées reçues et des stéréotypes, la Fondation Anna Lindh avait créé un prix annuel qui honore les journalistes qui ont su mettre leur talent et leurs convictions au service de l'altérité et de la résistance à toutes les formes d'extrémisme et de xénophobie ». Ce prix, décerné chaque année à deux journalistes de la rive Sud et à deux journalistes de la rive Nord de la Méditerranée, comprend un trophée et une somme de 5000 euros remis à chaque lauréat. Le jury international qui avait cette année à départager une centaine de journalistes présélectionnés, a choisi Jamila Zekhini (Belgique) et Uros Serkl (Slovénie) pour le Nord et Gideon Levy du quotidien israélien Haaretz et Vercihan Ziflioglu du Turkish Daily News pour le Sud. Le Maroc a été représenté à cette Conférence par la ministre de la Culture, Mme Touriya Jabrane.