« Combattre les risques à la source », tel fut le principe fondateur de la création du Groupement associatif FP4S marocain qui place la protection et le devenir de l'Homme au centre de son action qui fédère autant de scientifiques nationaux et internationaux. que des experts de la Prévention, tels le Président d'un Syndicat patronal et dirigeant de la première entreprise certifiée « protection incendie », ou un Chef de projet d'un organisme national de la prévention, ou encore un Maître d'œuvre, référent parlementaire du risque amiante, etc. qui viennent abonder l'effectif des citoyens qui adhèrent à une « Charte Ethique » et soutiennent une démarche de progrès. Les activités humaines (déforestation, émission de gaz à effet de serre notamment résultant du l'agriculture ou de l'industrie) ont engendré une accentuation des dérèglements climatiques (changements ou variations climatiques), naturels, dus à des processus intrinsèques à la Terre (variations de l'intensité du rayonnement solaire dues aux variations de l'orbite terrestre, aux variations de l'activité solaire, activités volcaniques). Sur le plan des précipitations (pluies ou neige), ces changements ou variations climatiques engendrent deux situations opposées. La première correspond à des pluies (ou/et des neiges) abondantes entraînant des inondations (et/ou des avalanches) avec une abondance des ressources en eau causant d'importants dégâts aux infrastructures urbaines, routières et agricoles. La seconde correspond à des sécheresses de longue durée (pluriannuelles : 1 à 4 ans) ou des sécheresses de courte durée (saisonnières : 1 à 2 saisons durant l'année). Ces variations des précipitations avec leurs deux composantes (inondations et sécheresses), concernent toutes les régions climatiques du globe terrestre. Que peut-on faire pour atténuer les effets des inondations et des sécheresses sur la production agricole et sa durabilité? Changements climatiques : comment gérer l'abondance (inondations) et la rareté (sécheresse) ? En dépit du développement des technologies que l'Homme a élaborées, les actions demeurent vaines pour faire disparaître ces variations climatiques. On peut plutôt s'y s'adapter grâce à des politiques et des technologies pour la gestion optimale et efficace de toutes les ressources en eau (neige, pluies, nappes d'eau souterraines). Cette adaptation touche d'abord la collecte et le stockage, et concerne tous les types de barrage de petite, de moyenne et de grande hydraulique, des eaux de pluies et de la fonte des neiges auxquelles s'ajoutent les eaux des rivières et des fleuves déversées (perdues !) dans les mers, les océans, les dépressions salées et en plein désert. A ce propos, il convient de signaler l'existence d'un grand potentiel d'eau qui n'est pas exploité lors des années pluvieuses et très pluvieuses ; pendant ces années marquées par une abondance de l'eau, les barrages n'arrivent pas à stocker l'eau des pluies, neige et des fleuves et rivières. Les volumes d'eau arrivant à ces barrages peuvent facilement représenter 3 à 10 fois leurs capacités de stockage. L'adaptation au changement climatique doit surtout concerner l'économie d'eau d'irrigation car, à l'instar de toutes les techniques d'irrigation de surface, la technique dite du « goutte à goutte », qui a rendu de signalés services, ne permet pas une économie d'eau optimale. En effet, 50 à 70% de l'eau donnée par cette technique sont perdus par évaporation qui s'ajoute à la perte par lessivage en profondeur, lorsque l'on «sur irrigue» pour « laver » les sels s'accumulant dans le sol suite à l'évaporation. La technique du « goutte à goutte » génère un inconvénient majeur : la prolifération des adventices (mauvaises herbes) qui contribuent au développement des agents phytopathogènes, bio agresseurs susceptibles d'infecter les spéculations et d'y déclencher des maladies induisant l'usage de pesticides et d'herbicides entraînant la pollution des sols et des nappes et la difficulté de respecter les seuils de résidus, réputés perturbateurs endocriniens, dans la production. Lutte contre la sécheresse, gestion des ressources en eau et adaptation aux changements climatiques Une nouvelle technologie d'irrigation localisée souterraine par « diffuseur enterré » a été mise sur le marché et bénéficie spécifiquement d'un bulletin d'essai, délivré par le Laboratoire d'Hydraulique, au Maroc. Cette technologie, fruit de 27 ans de recherche appliquée chez les agriculteurs et dans des stations d'expérimentation, va bouleverser les politiques de gouvernance des ressources en eau et d'adaptation aux changements climatiques. Elle a reçu des Prix et des distinctions de renommée internationale (Prix UNESCO de l'eau, Prix ALECSO de l'Eau, Prix du Maghreb Arabe pour la lutte contre la sécheresse, Prix Top 50 et Top 50 innovation d'adaptation au changement climatique du programme Infodev de la Banque Mondiale). Cette technologie, disponible au Maroc, constitue une solution primordiale pour l'adaptation aux changements climatiques et pour le développement durable de l'agriculture, compte tenu de son rôle capital dans l'économie d'eau d'irrigation (le « diffuseur enterré » utilise 70% moins d'eau que le goutte à goutte) pour produire le même poids de fruits ou de légumes. Mais la démarche la plus significative est l'utilisation du « diffuseur enterré » pour lutter contre la sécheresse saisonnière ou pluriannuelle. Grâce à cette technologie, 2 nouveaux concepts on été introduits pour la gestion optimale et efficace des ressources en eau. Le premier concept est « l'irrigation anticipée ». L'irrigation anticipée est utilisée en agriculture irriguée d'abord pour l'arboriculture. Ainsi, au lieu d'irriguer au printemps et durant tout l'été, on irrigue pendant l'automne et l'hiver. Les diffuseurs irriguent 24 sur 24 heures durant une semaine à 2 semaines pour stocker, dans le sol du système racinaire de chaque arbre, les besoins en eau pour le printemps et l'été. L'irrigation « anticipée » permet d'éviter les problèmes de coupure d'eau pendant l'été. Cette irrigation « anticipée » peut s'appliquer pour tous les arbres : oliviers, vignes, pêchers, poiriers, abricotiers, pommiers, manguiers, amandiers, agrumes, noyers, noisetiers, châtaigniers, etc. Le second concept se concrétise par l'injection, le stockage et la conservation des eaux dans les couches profondes du sol des plantations arboricoles. L'eau peut provenir des barrages mais aussi des sources et des rivières et fleuves. « L'injection » s'effectue, en continue (nuit et jour 24/24) durant plusieurs mois, en fonction de la profondeur du sol, durant l'automne et l'hiver. Plus un sol est profond plus on peut y injecter de l'eau. L'injection, le stockage et la conservation des eaux dans les couches profondes du sol des plantations arboricoles matérialisent positivement LA solution incontournable notamment lors des années pluvieuses et très pluvieuses. Elle est réalisée essentiellement à partir des barrages et des lacs collinaires et des rivières et fleuves. La généralisation de cette pratique d'injection à partir de ces ouvrages de moyenne et de grande hydraulique, peut contribuer à minimiser les crues catastrophiques et éviter la perte de ces ressources en eau et leur écoulement vers la mer et les dépressions salées. Ceci permet aussi de lutter contre les « poches de sécheresses pluriannuelles (1 à 4 ans) » et permettre à l'arboriculture de continuer à produire normalement durant 1 à 4 années complètement sèches. Garantir l'accès à l'eau pour nous et pour les générations futures La technique d'irrigation localisée souterraine est expérimentée in situ par le groupement associatif FP4S, sur différents sites marocains, notamment à Zagora au bénéfice d'une culture de palmiers dattiers « Mejhoul » et, en d'autres provinces, au bénéfice d'autres spéculations. En tous lieux, on observe des résultats spectaculaires sur la consommation de l'eau (économie de 12 000 litres/an/arbre ; pour un hectare de 140 palmiers, l'économie est de 1.680.000 litres) ainsi que sur la phénologie de la végétation et la régularité de la production. De la mise en œuvre de la technologie de « l'irrigation anticipée » (1 seule irrigation par an) il résulte que la spéculation concernée bénéficie d'une réserve permettant de dépasser une « poche de sécheresse » de 14 mois, tandis que la technologie de « l'injection d'eau » pour 2 années sèches, retenue dans le sol profond, sans évaporation et sans percolation, a également démontré son efficacité. A l'heure de la hausse des températures, des fléchissements de la pluviométrie, de la baisse des niveaux piézométriques, il nous paraît indispensable de partager cette information plutôt positive pour nos enfants et petits-enfants. Mostafa BOUHAIDOUS Président du groupement associatif FP4S