La Corée du Nord a poursuivi mardi son escalade verbale contre les Etats-Unis, affirmant que la péninsule coréenne se trouvait désormais au bord d'un conflit nucléaire en raison des manoeuvres menées dans la région par la Corée du Sud, le Japon et l'armée américaine. Le régime nord-coréen a dénoncé le déploiement de deux bombardiers supersoniques B-1B Lancer lundi lors de ces exercices militaires que Pyongyang juge une menace pour sa sécurité nationale. Ces opérations interviennent alors que pour la première fois Donald Trump a envisagé une rencontre avec le dirigeant Kim Jong-un si les conditions étaient réunies, une annonce qui relève plus de l'hypothèse d'école que de la préparation d'un sommet. Un porte-parole du ministère sud-coréen de la Défense a indiqué que les manoeuvres conduites lundi étaient destinées à prévenir les provocations du régime nord-coréen et à évaluer le niveau de préparation dans l'éventualité d'un nouvel essai nucléaire du Nord. L'armée de l'air américaine a expliqué que les deux bombardiers basés sur l'île de Guam avaient été déployés pour participer à des exercices avec les aviations sud-coréenne et japonaise. Pyongyang soutient que les deux appareils ont mené une simulation de largage d'une bombe nucléaire contre des objectifs majeurs de la Corée du Nord et accuse l'administration Trump de vouloir mener une frappe préventive. "La provocation militaire imprudente place la péninsule coréenne dans une situation proche d'une guerre nucléaire", a estimé l'agence de presse officielle KCNA, mardi. Préparation militaire Les tensions dans la région sont particulièrement élevées depuis plusieurs semaines dans l'attente d'un sixième essai nucléaire que pourrait mener le régime nord-coréen en violation des résolutions de l'Onu et malgré les pressions américaines et chinoises. Le président sud-coréen par intérim Hwang Kyo-ahn a lancé un appel à une vigilance renforcée face aux provocations récurrentes de la Corée du Nord et a demandé notamment à la Chine, un des rares alliés de Pyongyang, d'exercer des pressions pour apaiser la situation. "Je demande aux ministères des Affaires étrangères et de la Sécurité de renforcer la préparation militaire afin que la Corée du Nord ne commette pas d'erreur d'appréciation", a dit Hwang lors d'un conseil des ministres mardi. Un porte-parole de l'ambassade américaine à Séoul a annoncé que le directeur de la CIA, Mike Pompeo, se trouvait en Corée du Sud pour des rencontres avec le personnel diplomatique et les forces américaines stationnées en Corée du Sud. L'agence de presse Yonhap a rapporté que Mike Pompeo avait eu des entretiens avec le patron du renseignement sud-coréen et avec un responsable présidentiel. Lundi, Donald Trump avait évoqué la possibilité d'une rencontre avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un "si cela était pertinent" et si "les conditions étaient réunies" pour un tel face à face. Le président américain n'a pas précisé quelles pourraient être ces conditions mais la Maison blanche a reconnu qu'une telle hypothèse est encore très lointaine. "Il est claire que les conditions ne sont pas réunies actuellement et elles ne devraient pas l'être dans un avenir proche", a commenté Sean Spicer, le porte-parole de la présidence américaine.