Il y a des métiers dont l'existence dépend de celui de l'acteur essentiellement. Outre celui de l'agent et du directeur de casting, il y a celui de la doublure et son compère le cascadeur. Le métier de cascadeur existait bien avant la naissance du cinéma. Bien des acrobates amusaient les foules dans les cirques et fêtes foraines en se livrant à des actions fort dangereuses ou du moins risquées. Qu'ils utilisent leurs bicyclette, leur moto ou leur cheval, des gens s'apprêtaient à des activités insolites pour épater le public. Ils offraient des spectacles hallucinants et pleins de suspense. C'est ce que va exploiter le cinéma par la suite en s'accaparant des vedettes du cirque. La production de quelques scènes qui frisent le danger est devenue une opération courante au cinéma exigée le plus souvent par le producteur. Le public a besoin d'une dose de frayeur et de suspense, et il ne faut pas manquer de lui en offrir. L'emploi des cascadeurs au cinéma obéissait à un double objectif: Instaurer des scènes à risque pour amplifier le spectacle puis éviter tout risque encouru à l'acteur-vedette. De nombreux films doivent leur succès public à l'emploi justement des cascades jugées dangereuses. On en fait d'ailleurs une grosse publicité autour. Imaginez des films tels que les sagas de "James Bond" ou "Mission impossible" sans cascades? Et rappelez-vous la publicité faite à "Mission impossible 5" visant justement les cascades utilisées et le risque pris par l'acteur- producteur Tom Cruise dont la plupart sont dues aux effets spéciaux. Et à propos des effets spéciaux, ils ont généreusement soulagé le cinéma sachant qu'on utilise de moins en moins de cascades véridiques et que ces effets offrent de meilleurs exploits. Révolu le temps où des acteurs de renom percevaient l'utilisation d'un cascadeur à leur place comme un affront préférant eux-mêmes affronter les risques du métier. La grandeur de Charles Chaplin comme de Buster Keaton ou même plus tard de Jean-Paul Belmondo provenait partiellement de là.