La 4ème édition du Forum Afrisanté (FAS) aura lieu les 1er et 2 mars prochains à Marrakech sous le thème : « L'Etablissement de soin au cœur de la réforme des systèmes de santé africains ». Organisé sous l'égide du ministère de la Santé, le Forum, un événement régional du secteur de la santé en Afrique du Nord, de l'Ouest et Centrale, se veut un forum de débat horizontal loin des préoccupations technico-médicales qui dominent les congrès de spécialistes tournés principalement vers les problématiques des pays du Nord. « Cette vision horizontale des systèmes de santé africains a souvent manqué et nous considérons l'approche nécessaire et capable de soutenir les politiques et les efforts des décideurs africains pour apporter des réponses pragmatiques aux défis de la santé », soulignent les organisateurs. Afrisanté sera l'occasion pour les leaders africains et internationaux d'échanger autour des déterminants de la performance des hôpitaux, du rôle de la gouvernance ainsi que du potentiel des technologies médicales. Par ailleurs, cette édition prévoit une séance focus sur le positionnement de l'industrie pharmaceutique au sein de la dynamique naissante des systèmes de santé. En marge de cette 4ème édition , sera organisée une séance d'appels à projets, en présence d'une dizaine de pays à savoir, Tchad, Guinée-Conakry, Côte d'Ivoire, République Centrafricaine, Tunisie... D'après l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé), l'Afrique subsaharienne, avec 11 % de la population mondiale, compte 49 % des décès maternels, 50 % des décès d'enfants de moins de 5 ans et 67 % des cas de VIH/Sida. Bien que des améliorations aient été réalisées au niveau des résultats de santé en Afrique, les progrès sont encore limités. De nombreux facteurs contribuent à l'absence de progrès : un faible niveau de gouvernance et de responsabilisation, l'instabilité politique, les catastrophes naturelles, les infrastructures sous-développées, les faiblesses du système de santé et le manque d'harmonisation et d'alignement de l'aide. D'autres facteurs clés expliquant les progrès limités ont trait à la manière dont les systèmes de santé sont financés. Premièrement, il n'y a pas eu de ressources suffisantes pour le développement et le maintien des systèmes de santé. Deuxièmement, les ressources disponibles ont été utilisées de manière non rationnelle, en partie à cause du manque d'utilisation systématique de processus et d'outils pour fixer les priorités dans l'utilisation des maigres ressources. Troisièmement, les ressources supplémentaires n'ont pas été déployées de manière efficiente. L'Afrique n'est pas le seul continent à utiliser les ressources de manière non rationnelle. Pour le Maroc, l'OMS évoque, dans son rapport sur «l'évaluation des fonctions essentielles de santé publique», plusieurs faiblesses dont souffre le système de santé nationale. Il s'agit notamment du faible nombre de médecins en comparaison à la population, du manque d'investissements et du budget qui reste très limité dédié aux soins préventifs des maladies, ainsi que de l'absence d'une stratégie globale pour la gestion et la gouvernance de la recherche dans la santé publique. Pire encore, le système marocain de santé manque cruellement de personnels de santé, et souffre de la mauvaise répartition des personnels tant d'un point de vue géographique qu'en termes de combinaison de compétences et de spécialités. L'OMS évoque également l'incapacité du ministère de tutelle à réguler le secteur privé qui est mal réglementée et qu'il est nécessaire d'établir de meilleurs partenariats entre celui-ci et le secteur public. Les éléments susmentionnés seront surement soulevés lors de cette 4ème édition du Forum Afrisanté.