Dans la vision des dirigeants, les entreprises familiales semblent plus enclines à réfléchir à la transmission d'entreprise : 64 % contre 46 % en 2011. Le recours à la vente à un tiers plutôt que la succession familiale devient l'option majoritaire dans l'esprit des dirigeants en 2016 : en 2011, 6 dirigeants sur 10 l'ont évoqué contre 4 sur 10 en 2011. Un peu plus d'1 entreprise sur 10 déclare avoir opéré des changements en vue d'une transmission (12% contre 13% en 2011). De même, les repreneurs déclarant mieux connaître l'entreprise que le secteur d'activité (contrairement à la situation de 2011). Comme en 2011, 4 à 5 dirigeants sur 10 semblent intéressés à s'impliquer dans le management de leur entreprise après cession (46 % vs 47 % en 2011). Ils étaient 6 sur 10 dans ce cas en 2009. Les dirigeants sont généralement plutôt optimistes par rapport au processus de transmission : 61 % la jugent facile contre à peine la moitié en 2009. Les problèmes avec les partenaires (clients, fournisseurs, banques, créanciers) et les difficultés internes à l'entreprise constituent les principales difficultés ou appréhensions en 2016. L'année dernière, ce sont les relations cédant-repreneur qui étaient invoquées avec plus de récurrence. L'expert comptable est devenu le prestataire externe de référence pour les opérations de transmission d'entreprise : les dirigeants d'entreprise sont 2 fois plus nombreux à les citer en tant qu'interlocuteurs privilégiés. De manière générale, les suggestions pour une amélioration des conditions de la transmission tournent autour d'une part d'une meilleure connaissance de l'entreprise cible, de ses dirigeants, ses partenaires et de ses ressources humaines et d'un accompagnement par un homme ressource clé tout au long du processus. Le portail de la Transmission – bien que pâtissant d'une faible notoriété – est plébiscité comme outil pouvant être déterminant pour la recherche de cibles et ou repreneurs et de manière plus générale dans le succès de ces opérations. Au niveau du enchmark international sur la problématique de transmission d'entreprises et dans vision des experts locaux et internationaux, le constat est que bien qu'une légère évolution ait été constatée depuis 2009 et 2011, il n'existe toujours pas de véritable marché ni de culture de transmission d'entreprises au Maroc : la transmission est, dans la majeure partie des cas, plus subie (fatalité de la transmission familiale via l'héritage) qu'un choix véritable. Conséquence : les transmissions sont souvent mal ou pas du tout préparées et engendrent un risque sur la pérennité des entreprises. Les points bloquants Les chefs d'entreprise ne conçoivent pas le départ à la retraite pour profiter du 3ème tiers temps de leur vie. Outre le côté affectif qui les lie à leur ‘‘bébé'', ils ne veulent pas entendre parler de transmission également par crainte de la perte du pouvoir patriarcal et familial. Ils ne veulent pas dépendre financièrement de leur descendance. Enfin, c'est également une question de ‘‘statut social'' : être chef d'entreprise étant mieux considéré que ‘‘retiré des affaires''. -De même, ils n'ont pas conscience de la responsabilité sociale / sociétale, du devoir de partager les fruits de l'entreprise et donc du devoir d'assurer la pérennité de l'entité qu'ils dirigent pour le bien de l'écosystème ‘‘personnel – fournisseurs – clients''. -Les chefs d'entreprises (PME) envisageant la transmission externe (hors familiale) se disent bloqués par l'absence de marché et de plateforme de mise en relation entre cédants et repreneurs. -L'absence d'enjeux fiscal lié à la transmission d'entreprise n'encourage pas les chefs d'entreprise à transmettre de leur vivant. Aussi, les chefs d'entreprise ne ressentent pas l'importance d'apurer la situation de l'entreprise pour les besoins d'une transmission familiale. -Des comptes non transparents et une personnalisation à outrance du management sont également des points pénalisant la transmission des entreprises. Le véhicule de l'entreprise ne peut être conduit que par une seule personne qui détient les ‘‘codes sources génétiques'' à même de faire avancer l'entreprise même pour les tâches les plus prosaïques.