"Produire plus avec moins" tel est, notamment, l'apophtegme énoncé par l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture, communément désignée par l'acronyme anglophone de "FAO", fondée en 1945 à Québec et établie à Rome (Italie). L'action de cette organisation onusienne est parfois contestée en raison de l'influence qui serait exercée par ses bailleurs de fonds (Banque Mondiale, Banque Africaine de Développement, Banque Islamique de Développement, etc.) qui auraient la tentation de soutenir une agriculture productiviste et néolibérale sous forme de dons ou de prêts qui peuvent parfois avoir un effet paradoxal sur les économies des nations bénéficiaires. A l'écart de toute polémique, il convient toutefois de prendre en considération l'accroissement démographique général et l'impérieuse nécessité de soutenir un développement rural durable en même temps que la sécurité alimentaire qui s'inscrit sous le signe de l'urgence dans certains pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV). Cette notion de sécurité devrait expressément trouver â s'exprimer autant sur le plan de la quantité, résumée par la notion "d'autosuffisance", que sur le plan de la qualité des produits contenus dans la portion alimentaire qui atteint, voire dans nombre de cas dépasse, les seuils de résidus des intrants chimiques admis comme seule réponse possible pour pérenniser et, le cas échéant, développer les résultats de la production agricole. Nous sommes plutôt attentifs aux activités dites opérationnelles de la FAO, en particulier le "Programme de Terrain" qui a été décliné selon "Cinq principes directeurs" venus renforcer les priorités de l'Organisation, ainsi qu'il suit : 1. Assurer une interaction permanente entre les activités normatives et opérationnelles de sorte que les unes et les autres se renforcent mutuellement. 2. Tirer le meilleur parti possible de l'avantage comparatif de l'Organisation et intervenir lorsque cet avantage est reconnu. 3. Veiller à ce que les activités du "Programme de Terrain" aient une incidence perceptible sur les conditions d'existence des populations rurales les moins favorisées dont la FAO doit faire ses groupes cibles privilégiés. 4. Mettre en place et/ou renforcer les capacités nationales pour assurer une continuité, favoriser une autonomie durable et gérer de façon efficace les ressources naturelles. 5. Favoriser un élargissement des partenariats. Ces priorités semblent ainsi affichées et projetées au travers de constats tel "l'état des lieux de la mise en œuvre de la stratégie 2020 de Développement durable au Maroc" (juin 2006). C'est dans ce contexte que le développement des zones rurales a fait l'objet d'une attention accrue de l'Etat marocain, qui préconise une approche participative et intégrée. L'appui au développement des zones rurales se concrétiserait à travers une combinaison de stratégies et politiques sectorielles, d'initiatives (Initiative Nationale pour le Développement Humain - INDH), programmes et projets qui visent le développement des infrastructures de base, le développement agricole, le développement social, la diversification économique et la gestion durable des ressources naturelles. Il faut produire plus avec moins d'eau, préconisait Mme Fresco, sous-directeur de la FAO. "L'eau et la sécurité alimentaire sont intimement liées et l'accès aux ressources en eau est essentielle à la sécurité alimentaire" ; Il est également estimé que, si les agriculteurs appliquaient des méthodes techniques de gestion améliorée, une augmentation de significative de terres irriguées pourrait être réalisée. Il suffirait que les paysans soient plus efficaces et plus productifs dans leur utilisation de l'eau dans l'agriculture, en apprenant à cultiver avec moins d'eau. Sur le plan mondial, la crise de l'eau pourrait être ainsi jugulée" ; (...) en Afrique du Nord, environ 60 pour cent des ressources disponibles en eau sont utilisées pour l'irrigation". "L'eau est un facteur clé dans nos efforts d'éradication de l'insécurité alimentaire et de la pauvreté rurale. Les populations rurales doivent avoir un accès équitable à l'eau et à d'autres ressources productives" ;"En particulier, les femmes dans l'agriculture doivent gagner notamment leurs droits aux ressources en eau et participer pleinement à la prise de décision puisqu'elles représentent le groupe le plus vulnérable et sont responsables de la sécurité alimentaire du ménage". "L'irrigation contribue sûrement à la sécurité alimentaire en augmentant la production. Elle aide ainsi les populations rurales à augmenter leurs revenus". Cette prise de position est soutenue par la diffusion d'un opuscule publié courant 2011 sous le titre "Produire plus avec moins" qui fait la promotion d'une agriculture intensive assortie de la technique d'irrigation localisée dite "goutte à goutte". Or, il est constant que cette technique d'irrigation fait subir à la spéculation tous les inconvénients de l'évaporation en termes de dose d'eau et d'altération du sol, du fait de la salinisation ou des apports massifs d'intrants supposés maintenir le niveau de la production. C'est ainsi qu'au Maroc, l'ouverture de la campagne agricole 2016-2017 est assortie de la fourniture de 500.000 tonnes d'engrais (!) et, tandis que la technique d'irrigation localisée de surface dite "goutte à goutte" a montré ses limites (évaporation, salinisation, etc.) ce sont 500 000 hectares de fermes agricoles qui bénéficieraient de la mise en œuvre du "Programme national d'économie d'eau en irrigation" (PNEEI) avec cette technique. Accessoirement, ce sont "les réseaux d'irrigation portant sur 120 000 hectares qui pourraient être modernisés". En ces temps de pénurie d'eau annoncée et de mobilisation mondiale, ne serait-il pas opportun d'accorder un moment d'attention à une solution qui vient au soutien de l'intérêt général ? Ou bien faut-il continuer une folle course en avant et soutenir les intérêts de lobbies particuliers ? En effet, Il est également constant que tous les acteurs et experts institutionnels publics ou privés, ne peuvent prétendre ignorer l'information diffusée, y compris dans ces colonnes, pour être partagée par le Groupement Associatif FP4S quant à l'existence d'une solution d'irrigation efficace, économique et pérenne qui permet une économie de l'eau de plus de 50% en éliminant tous les inconvénients et en favorisant la rentabilité des investissements. Plus précisément, le représentant de la FAO au Maroc a été personnellement invité à partager la même information mais n'a donné aucune suite. Il faut souligner que les objectifs figurant sur les "fiches techniques" diffusées par son Organisation sur le thème "Produire plus avec moins" pourraient être avantageusement atteints, sur les sujets abordés, tels : "Systèmes d'exploitations agricoles" ; "Santé des sols" ; "Cultures et variétés" ; "Gestion de l'eau" et "Protection des sols", en même temps que la "Sécurité alimentaire"... (www.fao.org) FP4S, groupement associatif, de droit marocain, à but non lucratif, réitère sa proposition de partager l'information et accompagner la mise en œuvre des "Cinq principes directeurs" du "Programme de Terrain" avec les dirigeants locaux de la FAO et toute personne. A noter que l'UNESCO, organisation onusienne, à l'instar de la FAO, a attribué en 2009 une distinction à l'initiateur de la solution. Est-ce que "la main droite ignore ce que fait la main gauche" ? *Président FP4S