La « Sécurité alimentaire » est souvent et légitimement associée au vocable « d'autosuffisance » qui renvoie à la seule notion quantitative. A cet égard, il est indiscutable que l'accroissement démographique mondial doit mobiliser les énergies et les intelligences pour permettre à chaque habitant de la planète, aujourd'hui et dans le futur, d'accéder à une juste et journalière portion alimentaire. Par analogie à un « effet de ciseau », tandis que la population et ses besoins alimentaires mais aussi sanitaires augmentent, la ressource hydrique diminue. Il en résulte que d'aucuns affirment que ce sont les prélèvements de l'agriculture qui serviraient de « variable d'ajustement » et ce, en dépit des objectifs quantitatifs qui paradoxalement, ne pourraient en cette occurrence, être atteints. Une autre réponse possible est de soutenir une agriculture toujours plus productiviste grâce à des apports massifs d'intrants mais alors que subsiste la préoccupante question de la ressource en eau d'irrigation en même temps que celle de la qualité des sols touchés par la salinité accrue par une irrigation de surface ayant à terme pour conséquence, la désertification puis l'érosion des sols. La sécurité alimentaire mobilise donc tous les acteurs nationaux et internationaux essentiellement sur le plan quantitatif, les chiffres annonçant les résultats du Plan Maroc Vert pour le premier trimestre 2015 sont, à ce titre d'ailleurs, très encourageants et voudront immédiatement trouver les moyens de leur pérennisation. C'est précisément la réponse à l'ensemble de ces problématiques qui s'amorce ici : Il y a lieu de se féliciter d'apprendre qu'il existe au Maroc,une solution d'irrigation localisée souterraine qui cumule, en matière de sécurité alimentaire parmi d'autres avantages, la capacité d'améliorer la production (arboricole ou maraîchère) c'est-à-dire sur le plan quantitatif mais également sur le plan qualitatif, le tout grâce à un procédé qui permet une réelle économie de l'eau, soit 50 % en moyenne. Cette solution qualifiée de « révolutionnaire », soutenue par le groupement associatif marocain FP4S et l'Agence de bassin Hydraulique (ABH-GZR) à Er-rachidia, apporte l'eau d'irrigation directement au champ racinaire de la plantation par l'effet de la mise en œuvre d'un protocole d'installation,consécutif à une étude édapho-pédologique dédiéeau site concerné, et donc parfaitement adapté au champ et à la spéculation fruitière ou maraîchère. L'irrigation souterraine supprime l'évaporation inhérente aux modes d'irrigation de surface (gravitaire traditionnel ou système d'irrigation localisé dit « goutte-à-goutte ») et, ipso facto, se trouve également supprimée la plus grande part du phénomène de salinisation qui en résulte. Autre conséquence de l'irrigation de surface, la prolifération des adventices et la concurrence à laquelle elles se livrent avec les plantations pour la lumière, les éléments nutritifs et la ressource hydrique... Sécurité alimentaire égale sécurité sanitaire ! La suppression de l'évaporation ayant pour effet de supprimer l'humidité relative à la surface du sol, entraîne la maîtrise des adventices (mauvaises herbes). La disparition de fait des « mauvaises herbes » fait disparaître en même temps le recours aux herbicides chimiques de type glyphosate, hautement préjudiciable à la santé publique. Les adventices, à l'instar des conditions de température et d'humidité, favorisent l'apparition puis la prolifération de maladies fongiques et/ou cryptogamiques, ou la pullulation de parasites et autres ravageurs. Ces maladies et ravageursindésirables sont combattus grâce à de fortes doses de substances chimiques dont les résidus risquent de se retrouver dans la nappe phréatique, dans les récoltes et dans nos assiettes. L'irrigation localisée souterraine réduit voire supprime une des conditions favorable : l'humidité, donc supprime l'utilisation des herbicides, insecticides et autres pesticides perturbateurs endocriniens, destructeurs d'abeilles ou générateurs de malformations congénitales, d'autisme ou de cancers, ainsi que l'évoquent tous les rapports scientifiques des chercheurs nationaux et internationaux. « Combattre les risques à la source » prend ainsi tout son sens puisqu'en agissant initialement sur l'économie de l'eau d'irrigation on obtient un effet positif sur l'ensemble de l'écosystème, au bénéfice de la sécurité alimentaire.