Les conditions monétaires ressortent globalement plus assouplies en 2016. Suite à la décision du conseil de Bank Al-Maghrib de juin d'augmenter le taux de la réserve obligatoire de 2% à 4%, le taux interbancaire s'est progressivement aligné sur le taux directeur et un ajustement des taux a été observé sur les différents marchés. Pour sa part, le taux de change effectif réel devrait ressortir moins apprécié en 2016 comparativement à la prévision de juin, en liaison notamment avec l'apréciation à court terme de l'euro par rapport au dirham et une révision à la hausse de l'inflation des principaux pays partenaires et concurrents. En 2017, le taux de change réel devrait ressortir moins déprécié qu'en juin, en liaison avec l'appréciation du dirham contre certaines monnaies notamment la livre sterling ainsi qu'avec une prévision d'inflation plus élevée. Tenant compte de la décision de la Banque centrale de relever le taux de la réserve monétaire de 2% à 4% de l'évolution observée et prévue des réserves de change, la situation de la liquidité bancaire devrait ressortir déficitaire à 13,3 milliards à fin 2016 et excédentaire de 2,4 milliards à fin 2017. En ce qui concerne le crédit bancaire, la prévision de la progression des prêts au secteur non financier a été ajustée à 3% à fin 2016 au lieu de 2,7% prévue en juin, en relation avec la légère amélioration observée durant les derniers mois et la révision à la hausse de la valeur ajoutée non agricole. Elle devrait ressortir à 4% en 2017, soit un taux inchangé par rapport à juin. En ce qui concerne la masse monétaire, sa progression devrait s'établir à 5% en 2016. En effet, l'amélioration du crédit bancaire devant être compensée par une légère baisse du rythme de progression des réserves de change et par l'accentuation de la baisse des créances nettes sur l'administration centrale. Pour 2017, l'agrégat M3 devrait s'accroître de 5,6% au lieu de 5,8% prévu en juin. Croissance de 4% en 2017 La prévision de la croissance nationale en 2016 a été révisée à la hausse à 1,4%, au lieu de 1,2% retenue en juin, reflétant une augmentation de 0,1 point de pourcentage à 2,9% de la croissance du PIB non agricole, la baisse prévue de la valeur ajoutée agricole étant maintenue inchangée à 9%. La nouvelle estimation tient compte de la révision par le HCP des données des comptes nationaux trimestriels au titre de l'année 2015 ainsi que de la progression plus importante que prévue de l'investissement au titre du premier trimestre 2016. Elle a pour origine également la révision à la hausse de l'investissement et de la consommation finale des ménages sous l'impulsion de la dynamique soutenue des acquisitions de voitures de tourisme et des biens d'équipement et, dans une moindre mesure, des effets positifs escomptés de l'augmentation des emplois rémunérés au titre du deuxième trimestre 2016 et des signes d'amélioration de l'activité dans le secteur des travaux publics. Du côté du commerce extérieur, la contribution négative à la croissance des exportations nettes devrait se creuser suite à la révision à la hausse des importations de biens et services. Elle serait toutefois plus que compensée par la progression de la demande intérieure. En 2017, la croissance devrait s'établir à 4%, prévision inchangée par rapport à l'exercice de juin, recouvrant une hausse de 10% de la valeur ajoutée agricole et de 3,2% du PIB non agricole. La reprise de la croissance devrait être essentiellement portée par une amélioration de la demande intérieure, bien que légèrement révisée à la baisse comparativement à juin, résultat en majeur partie de la révision à la baisse de la croissance de l'investissement liée à un effet de base. La contribution positive des exportations nettes a été révisée à la hausse, en liaison particulièrement avec la révision à la baisse des importations de biens et services, elle-même liée à l'atténuation de la progression de la demande intérieure. Pour leur part, les exportations de biens et services devraient poursuivre leur dynamique, avec toutefois un léger retrait par rapport à juin, sous l'effet de la révision à la baisse des perspectives de croissance de l'activité de la zone euro et d'une appréciation plus importante du taux de change effectif réel. Au total, l'activité devrait continuer à évoluer en dessous de son potentiel en 2016, indiquant ainsi l'absence de pressions inflationnistes. L'output gap devrait rester négatif mais s'atténuer progressivement pour se fermer au terme de l'horizon de prévision, résultat de la conjonction de plusieurs facteurs favorables dont notamment, le retour à une campagne agricole moyenne, l'assouplissement des conditions monétaires et la relative amélioration de l'activité de la zone euro, bien que légèrement en deçà du niveau prévu en juin. Révision à la hausse de l'inflation L'inflation devrait s'établir à un niveau modéré de 1,3% en moyenne sur l'horizon de huit trimestres, soit entre le troisième trimestre 2016 et le deuxième trimestre 2018. En 2016, elle devrait se situer à 1,6%, prévision inchangée par rapport à celle communiquée en juin. Cette prévision recouvre néanmoins une révision à la hausse de 0,3 point de pourcentage à 0,9% de l'inflation sous-jacente, en liaison notamment avec la hausse des prix internationaux de certains produits alimentaires de base et l'amélioration de la demande intérieure, compensée par la dissipation plus rapide que prévu des effets de la hausse des prix des produits à prix volatils. En 2017, la prévision de l'inflation a été révisée à la hausse de 0,2 point de pourcentage à 1,2%, suite notamment à une augmentation de l'inflation sous-jacente à 1,6% au lieu de 1,3% prévue en juin, en liaison avec l'amélioration de la demande intérieure et une révision à la hausse des prix des produits alimentaires de base.