Les perspectives de l'économie mondiale devrait se caractériser en 2016 et 2017 par une reprise plus lente que prévue en décembre. En particulier, l'activité dans la zone euro devrait ralentir en 2016 avant de s'accélérer en 2017, en lien notamment avec les effets positifs des mesures d'assouplissement monétaire. Par ailleurs, et sous l'hypothèse du maintien par la FED de la fourchette cible du taux des fonds fédéraux stable jusqu'à décembre 2016, la parité euro/dollar devrait se stabiliser à son niveau de 2015 sur l'horizon de prévision. Les projections à moyen terme s'inscrivent également dans un contexte de niveaux bas des cours des matières premières, révisés davantage à la baisse, et un rythme faible de l'inflation dans la zone euro. Malgré la faiblesse de la demande étrangère et l'appréciation du taux de change effectif réel, la progression des exportations nationales de biens devrait rester soutenue, bien qu'en décélération par rapport à 2015, à la faveur de la performance de la construction automobile et de la hausse des exportations des phosphates et dérivés. Les recettes voyage devraient, pour leur part, poursuivre leur baisse en 2016, en lien avec les inquiétudes liées à l'insécurité dans certains pays de la région avant de se redresser légèrement en 2017. En parallèle, les importations de biens devraient reprendre graduellement, en ligne avec le raffermissement de la demande intérieure et l'atténuation de la baisse de la facture énergétique. Dans ces conditions et tenant compte d'entrées en dons en provenance des pays du CCG conformes à la programmation de la LF2016, le déficit du compte courant devrait poursuivre son atténuation à 0,1% du PIB en 2016 et à 0,3% en 2017. Tenant compte de ces évolutions et sous l'hypothèse de la poursuite de l'afflux des IDE, les réserves internationales nettes devraient, en conséquence, se renforcer pour assurer la couverture de 7 mois et 21 jours d'importations de biens et services en 2016 et 8 mois et 15 jours en 2017. Reflétant l'amélioration des réserves de change, la liquidité bancaire devrait passer à une position excédentaire à partir du deuxième trimestre de l'année en cours. En dépit de cette amélioration et de la détente des taux d'intérêt en termes nominaux, la progression du crédit bancaire au secteur non financier devrait rester limitée en 2016, mais devrait s'accélérer progressivement en 2017, sous l'effet notamment de la reprise de la demande intérieure. Le rythme modéré du crédit bancaire, conjugué à la baisse des créances nettes sur l'administration centrale, devrait atténuer l'effet du renforcement des réserves internationales nettes sur la masse monétaire, dont le rythme devrait se stabiliser autour de 7% en 2016 et 2017. Pour ce qui est des autres indicateurs des conditions monétaires, le taux de change effectif réel devrait s'apprécier sur l'horizon de prévisions, en liaison avec la dépréciation des monnaies des pays partenaires hors zone euro. Cette évolution devrait induire un resserrement en termes réels des conditions monétaires. S'agissant des finances publiques, le déficit budgétaire devrait poursuivre son atténuation pour s'établir à 3,7% du PIB en 2016 et à 3,1% en 2017, sous l'hypothèse du maintien de l'orientation actuelle de la politique budgétaire. Dans ces conditions, après une performance de 4,2% en 2015, portée par la conjonction de facteurs temporaires positifs, notamment une bonne campagne agricole et un faible coût de l'énergie, la croissance nationale devrait s'inscrire en net ralentissement en 2016 avant de reprendre en 2017. Sa prévision pour 2016 a été revue à la baisse à 1% au lieu de 2,1% communiquée en décembre, suite à la révision à la baisse de la production céréalière, estimée désormais à 38 millions de quintaux1 au lieu de 70 millions en décembre. En 2017, la croissance devrait s'accélérer à 3,9%, sous l'hypothèse d'un retour à une campagne agricole normale, de l'amélioration de l'activité dans la zone euro et de l'assouplissement des conditions monétaires qui devraient soutenir la demande intérieure. Le ralentissement plus prononcé de la demande intérieure, combiné à des niveaux plus bas des prix des matièrespremières et à l'annulation de la hausse prévue en janvier 2016 des tarifs des services de l'eau et de l'assainissement, a conduit à une révision à la baisse de la prévision d'inflation en 2016. Elle devrait s'établir à 0,5% au lieu de 1,2% communiquée en décembre et sa composante sous-jacente s'établirait à 0,7%. En 2017, le taux d'inflation devrait connaitre une hausse à 1,4% sous l'effet de l'assouplissement prévu des conditions monétaires, de la reprise de la demande interne et de l'augmentation des prix internationaux du pétrole. Le scénario central de projections suppose un ralentissement de la reprise de l'activité économique mondiale imputable notamment à l'affaiblissement de l'activité dans les pays émergents, particulièrement la Chine, ainsi qu'au resserrement progressif des conditions monétaires aux Etats-Unis en lien avec l'appréciation du dollar.