Une rencontre sur la place de la femme dans l'Islam a été organisée à Paris, dans le cadre du "Monde Festival", avec la participation de quatre femmes, dont l'écrivaine marocaine Asma Lamrabet, médecin biologiste à l'hôpital de Rabat. L'objectif commun des participantes à cette rencontre est de parvenir à ce que, dans l'islam, les femmes soient libres et égales aux hommes en droits. Directrice du Centre des études féminines en islam au sein de la Rabita Mohammadia des ouléma, Mme Lamrabet a souligné que l'émancipation passe par la réforme, considérant que la religion musulmane n'est pas misogyne par essence, mais en raison de l'interprétation qu'en ont faite les hommes. "On a sacralisé une interprétation des textes, que nos théologiens ne sont pas encore prêts à remettre en question", a-t-elle dit. Décortiquant le Coran pour en déconstruire les lectures misogynes, elle a affirmé qu'elle est obligée de s'appuyer sur les versets du Saint Livre pour répondre aux hommes qui lui disent qu'elle n'a pas le droit de participer à une conférence. Elle a, par ailleurs, souligné que l'islam politique, qui a ruiné l'éthique et la spiritualité, a besoin d'un espace démocratique et de réformes. Les participantes à cette rencontre ont été unanimes à condamner l'islam politique, trop souvent utilisé comme levier pour entraver les velléités d'égalité des femmes, notant que nombre de musulmanes soutiennent que le Coran porte la marque d'une volonté de réformer la condition féminine, Mme Asma Lamrabet est l'auteure de "Musulmane, tout simplement" (2002), "Le Coran et les femmes, une lecture de libération" (2007) et "Femmes et hommes dans le Coran : quelle égalité?" (2012 - Prix de la Femme arabe 2013 catégorie Sciences sociales).