La création d'un réseau des centres d'excellence opérant dans la lutte contre le changement climatique permettra d'assurer un partage régional, une coopération sud-sud, mais également une coopération sud-nord, a estimé, mardi à New York, le Président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Nizar Baraka. "Le réseau des centres de compétence va permettre d'assurer un partage régional, mais le plus important c'est qu'on va dépasser la logique qui consiste à dire que il n'y a que le nord qui peut aider le sud", a souligné M. Baraka dans une déclaration à la presse à l'issue d'une réunion sur les centres d'excellence dans le domaine climatique, tenue en marge de la 71è session de l'Assemblée générale de l'Onu. Cette initiative devra montrer qu'on peut avoir une coopération sud-sud en matière de connaissance et de savoir-faire sur les changements climatiques, "et surtout qu'on peut aussi avoir une coopération sud-nord en matière de renforcement de capacités sur les changements climatiques", a-t-il dit. Le Maroc, a poursuivi M. Baraka, a fait du renforcement des capacités "la priorité des priorités" car sans renforcement de capacités "les pays en développement, les pays du sud et les moins avancés auront du mal à élaborer leurs contributions nationales dans de bonnes conditions, à mettre en place des projets qui peuvent être financés et à élaborer leurs contributions nationales. La création d'une plateforme regroupant les centres d'excellence de par le monde, une initiative portée par le Maroc, facilitera la création des synergies visant à utiliser, à optimiser et le plus possible à généraliser la base des centres d'excellence. Appel à la création d'une plate-forme des centres d'excellence Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Salaheddine Mezouar, avait appelé, mardi à New York, à la mise en place d'une plate-forme regroupant les différents centres d'excellence et initiatives lancées au niveau internationale pour assurer une lutte efficace contre le changement climatique. "Beaucoup d'initiatives sont lancées à travers le monde, et il s'agit aujourd'hui de trouver une cohérence d'ensemble et mettre en place des plateformes de partage d'expérience et d'expertise", a affirmé M. Mezouar, qui s'exprimait lors d'une réunion sur les centres d'excellence dans le domaine climatique, tenue en marge de la 71è session de l'Assemblée générale de l'Onu. Cette plateforme permettra, a-t-il expliqué, de créer des synergies, afin d'"utiliser, optimiser et le plus possible généraliser la base des centres d'excellences qui existent aujourd'hui dans plusieurs parties du monde". Cette plate-forme facilitera la mise en réseau des centres de renforcement des capacités en changements climatiques, et le travail des différents think tanks déjà créés dans plusieurs pays du sud et du nord. Elle contribuera à sensibiliser les décideurs sur les changements climatiques à assurer la planification stratégique et la structuration des projets, et aidera à mettre en oeuvre ces projets, a souligné M. Mezouar, qui est Président de la COP22. Il a souligné la nécessité de renforcer la coopération sud-sud, assurant que le Maroc est disposé à partager son expérience et son expertise, "notamment dans les domaines dans lesquels nous avons réalisé des avancées concrètes, comme les énergies renouvelables, les questions en relation avec la sécurité alimentaire, et celles qui touchent les problématiques des pays en développement". M. Mezouar a affirmé que la COP22 poursuivra ses efforts en plaçant le renforcement des compétences au rang des priorités, et visera également à opérationnaliser le Comité de Paris par l'adoption de ses termes de référence et de son programme de travail pour la période 2016-2020. La réunion a été marquée par la présence de ministres marocains, arabes et africains, ainsi que de représentants d'institutions internationales et d'un parterre de professionnels qui ont souligné l'importance des centres d'excellence dans la réussite de la lutte contre le changement climatique. Elaborer d'ici à la COP22 un mécanisme de renforcement des capacités Le réseau des centres d'excellence œuvrant dans le domaine climatique, créé à l'initiative du Maroc, s'attellera à préparer un plan d'action en perspective de la COP22 et à proposer un mécanisme de renforcement des capacités, a déclaré la ministre déléguée chargée de l'Environnement et Envoyée spéciale pour la mobilisation de la COP22, Hakima El Haite. Ce mécanisme de renforcement des capacités "va accompagner les pays en développement au niveau du transfert du savoir-faire, mais aussi du transfert de la technologie", a indiqué Mme El Haite dans une déclaration à la presse à l'issue d'une réunion sur les centres d'excellence dans le domaine du climat, tenue en marge de la 71è session de l'Assemblée générale de l'Onu. La ministre a affirmé que le renforcement des capacités constitue un élément "majeur et central" pour les résultats de la COP22. "Le renforcement des capacités permettra aux pays en développement de préparer leurs contributions nationales et leurs plans nationaux d'adaptation, d'intégrer le climat dans leurs politiques publiques, et surtout de préparer leurs projets bancables", a-t-elle souligné. Le réseau comprend des centres d'excellence de plusieurs pays, dont les Etats-Unis, les Emirats Arabes Unis, la France, le Brésil, le Canada, l'Italie, l'Allemagne et l'Afrique du Sud, a fait savoir Mme El Haite. Ce réseau est à même de faciliter la création de synergies visant à utiliser, optimiser et le plus possible généraliser la base des centres d'excellences, et de contribuer à sensibiliser les décideurs sur les changements climatiques à assurer la planification stratégique et la structuration des projets, et aidera à mettre en oeuvre ces projets.