Les prix très bas pratiqués dans les contrats d'ingénierie, l'accès à la commande publique et le manque de transparence sont les trois problèmes majeurs auxquels font face les bureaux d'études au niveau local, affirme le président de la Fédération marocaine du conseil et de l'ingénierie (FMCI), Moncef Ziani. "Aujourd'hui, les honoraires des contrats d'études et de supervision des travaux des bâtiments peuvent descendre jusqu'à 1 pc du coût global des travaux, ce qui est dérisoire par rapport au minimum requis de l'ordre de 3 pc", précise M. Ziani dans un entretien publié dans les colonnes du quotidien "L'Économiste" ce mardi. Cette dégradation des prix est due notamment à des procédures privilégiant le choix du moins disant par les donneurs d'ordre publics lors de la sélection du bureau d'étude, explique-t-il, ajoutant que, de leur côté, les investisseurs privés, "non seulement consacrent des budgets dérisoires à la maîtrise d'œuvre de leurs projets, mais s'adressent souvent à des cabinets non-agréés qui ne possèdent pas toujours les qualifications requises". De ce fait, les prix très bas pratiqués dans les contrats d'ingénierie du bâtiment "restent incontestablement le problème majeur" auquel font face les bureaux d'études au niveau local, martèle-t-il. Par ailleurs, M. Ziani relève que l'accès à la commande publique est un autre secteur qui connaît "des entraves importantes, à commencer par l'obtention de l'agrément de qualification", indiquant que la FMCI a engagé des discussions dans ce sens avec le ministère de l'Équipement, du Transport et de la Logistique en vue de réformer ce système, en particulier dans le domaine du bâtiment et des voiries. De même, cet expert regrette le manque de transparence dans l'octroi des contrats par les administrations, notant que ce problème "se pose particulièrement avec les collectivités locales" qui lancent "trop souvent des appels d'offres avec des conditions sur mesure au profit de quelques bureaux d'études". "La FMCI a saisi à plusieurs reprises les autorités compétentes de ce problème", dit-il, avertissant que ces pratiques sont contradictoires avec les principes de concurrence loyale et finissent par "décourager les bureaux structurés d'opérer sur le marché des collectivités locales".