L'affaire des étudiants de la faction «Al Barnamaj Al Marhali» de la Faculté des sciences, université Moulay Ismail à Meknès, accusés de menaces, séquestration et actes de violence contre une mineure, outrage aux forces de l'ordre dans l'exercice de leur fonction, menace à l'ordre public, à la sécurité des personnes, détention d'armes blanches et atteinte volontaire à l'intégrité physique d'une personne, endommagement de biens publics, conformément aux articles 436, 401, 303, 263, 267, 429 et 525 du code pénal, a été mise en délibéré par le tribunal de première instance à Meknès. Le jugement sera rendu le 27 courant. A l'issue de l'audience des plaidoiries où le procureur du Roi a mis en exergue la gravité des faits reprochés aux accusés demandant l'application de la loi alors que les avocats de la défense se sont attardés sur le statut d'étudiants des mis en cause plaidant les circonstances atténuantes, le juge a estimé avoir les informations nécessaires pour statuer, les débats sont clos et le verdict est attendu mercredi prochain. Rappelons que les faits remontent au 16 mai dernier. Accusée de délation et d'espionnage pour une faction rivale, une jeune fille, Chaimae, qui travaillait dans la cafétéria de l'université, a fait l'objet d'un lynchage horrible. Mains liées et yeux couverts, la jeune fille a été « condamnée » au supplice d'avoir le crâne rasé en public. Les agresseurs, des étudiants proches d'« Annahj Addimocrati Al-Qaïdi » appelés communément « Al Qaiddyines », une faction estudiantine d'obédience extrême-gauche, non affiliée à un parti politique, ont soupçonné la jeune fille, probablement à cause de ses affinités avec un étudiant, d'espionner leurs activités au profit d'une faction rivale. Voyant son état, la jeune fille voulait quitter la Faculté en empruntant la porte de l'administration, mais on a insisté pour qu'elle sorte de la porte principale pour que tout le monde s'en aperçoive et qu'elle soit un exemple pour tout étudiant qui penserait un jour à les défier. La sœur de la victime, venue secourir Chaimae, a été elle aussi violentée à la porte de la Faculté. Elle fut évacuée d'urgence à l'hôpital Mohammed V pour recevoir les soins nécessaires. Une vraie polémique avait à l'époque secoué l'université sur le rôle des forces de l'ordre. L'université dit avoir averti la police, mais aucune intervention n'a été déclenchée pour sauver la jeune fille alors qu'une convention commune entre le ministère de l'Intérieur et le ministère de l'Enseignement supérieur, autorise aux forces de l'ordre d'accéder aux universités et aux cités universitaires en cas de menace à la sécurité ou à l'ordre public afin de protéger les vies, les personnes et les biens.