Il fait chaud, très chaud, à Meknès, mais la violence jette un froid indescriptible sur l'Université Moulay Ismail, surtout lorsqu'elle s'abat sur une mineure et que toute la faculté des sciences soit prise en otage par des groupuscules estudiantins qui soufflent le chaud et le froid dans cette institution sensée être un temple de savoir, de connaissance, d'ouverture d'esprit et de tolérance . Accusée de délation et d'espionnage pour une faction rivale, une jeune fille qui travaillait dans la cafétéria de l'université a fait l'objet d'un lynchage horrible. Mains liés et yeux couverts, la jeune fille a été « condamnée » au supplice d'avoir le crâne rasé en public. Les agresseurs, des étudiants proches d' « Annahj Addimocrati Al-Qaïdi » appelés communément, « Al Qaiddyines » une faction estudiantine d'obédience extrême-gauche, non affiliée à un parti politique ont soupçonnée la jeune fille, probablement à cause de ses affinités avec un étudiant, d'espionner leurs activités au profit des étudiants Amazighs, Suite à ce drame, deux étudiants inscrits à la Faculté des sciences de Meknès ont été arrêtés, jeudi, pour leur implication présumée dans cette agression, apprend-on de sources officielles. Les investigations se poursuivent pour l'arrestation d'autres étudiants impliqués sans cet horrible crime. Même si des interrogations s'imposent sur la présence d'une mineure comme employée au sein de la faculté. Mais déjà des voix s'élèvent pour dénoncer une récurrence de violences dans l'université et une pullulation de groupuscules avec un éventail très large qui va des fondamentalistes jusqu'à l'extrême gauche en passant par les mouvements culturels amazighs, Attajdid Attolabi, Annahj et d'autres. Et au lieu d'en faire une richesse dans un sanctuaire de savoir et de connaissance, et de respecter toutes les factions en gérant les différences avec le dialogue, le pouvoir de la conviction de la parole et de l'argumentation, on en fait des clivages qui incitent à la haine en proférant des propos fustigeant l'origine sociale, la couleur, l'appartenance ethnique ou idéologique. Et cela en dit long sur la pauvreté intellectuelle dans nos campus et le climat délétère qui règne dans nos universités.