Terre d'accueil, d'hospitalité et d'ouverture, la Côte d'Ivoire a le mérite d'offrir à la communauté marocaine, à l'instar des autres musulmans qui y résident, toutes les conditions requises pour vivre ce mois béni du Ramadan, dans les pures traditions ancestrales du Royaume. Ramadan en Côte d'Ivoire en général et dans la métropole économique d'Abidjan en particulier, se veut un moment de communion et de recueillement, à procurer un plaisir de tous les instants de par l'ambiance de solidarité et d'entraide tant vécue par les membres de la communauté marocaine installée dans le pays de l'Akwaba (bienvenue en Baoulé). Ainsi dans les différentes zones à forte concentration de Marocains, entre autres, les quartiers résidentiels de Treicheville plus précisément à la Rue 12, à Adjamé, à Koumassi, ou encore à Marcory, l'ambiance ne diffère guère de celle qui marque le mois sacré du Ramadan au Maroc. Largement approvisionnés, certains commerces et superettes de ces quartiers offrent une large gamme de produits marocains, mais aussi libanais, incontournables durant ce mois de piété. Il en est de même dans les différentes rues et artères de ces quartiers qui, au lever du matin, connaissent une effervescence remarquable et une agitation inhabituelle les transformant en lieux de négoces à ciel ouvert. Dans ces espaces de commerce, on trouve tout dont on aura besoin : ustensiles de cuisine, fruits et légumes Bio, poissons et viandes et autres ingrédients de la cuisine ivoirienne et africaine, de quoi faciliter la tâche pour une clientèle aux budgets différents. Aussi, le charme du mois de Ramadan à Abidjan, réside dans le fait que l'activité quotidienne n'est pas visiblement, impactée du moins à l'apparence, bien que le rythme tend au ralenti au sein des administrations. Autre trait distinctif, c'est que les différentes communautés religieuses ont pris l'habitude de coexister pacifiquement, d'échanger entre elles, et de vivre ensemble dans un pays cosmopolite où, le respect des spécificités intrinsèques à chacune des composantes de la société ivoirienne n'est plus à démontrer. En effet, l'intégration au sein de la société ivoirienne est tellement exemplaire qu'à l'heure de la rupture du jeûne, parfois Marocains, Sénégalais, Maliens et Ivoiriens prennent conjointement ce plaisir de partager de bons moments, autour d'une table bien garnie de plats et de délices de la cuisine à la fois marocaine et ivoirienne voire africaine. Cette illustration de la solidarité africaine, est souvent l'apanage de la simplicité, la générosité, et la modestie qui caractérisent le comportement des Marocains, connus à travers le monde par leur ouverture d'esprit, leur grande capacité d'adaptation, et leur attachement aux préceptes de l'islam modéré et du juste milieu prônant la tolérance, le respect d'autrui et surtout, la promotion des valeurs de solidarité et d'entraide. Pour venir en aide aux personnes vulnérables, abstraction faite de leurs nationalités, des opérations de rupture de jeunes collectives sont souvent organisées et il n'est pas surprenant de constater que certains Marocains parmi les plus aisés y contribuent remarquablement. Il est de coutume également de constater que le Ramadan est aussi le moment idoine pour effectuer des transferts de fonds vers le Maroc, de quoi épauler familles et proches et leur permettre de régler des dépenses liées aux besoins et exigences du mois sacré.