L'Université Ibn Tofail de Kénitra, en coordination avec l'Université Sidi Mohamed Ben Abdallah de Fès, a organisé une conférence internationale sur le changement climatique en Méditerranée, la stratégie d'adaptation et les enjeux de développement. Pour rappel, les impacts du changement climatique commencent à peser de façon accentuée sur la biodiversité et la qualité de vie de l'Homme, mettant en péril son devenir même. Face à ce risque, une action urgente s'impose à l'échelle de la planète. La COP21 l'a récemment soulignée. Au niveau méditerranéen, « l'appel de Tanger », lancé en septembre 2015 par SM le Roi Mohammed VI et le président François Hollande, constitue un moment fort dans la mise en oeuvre d'une stratégie de lutte solidaire en faveur d'une « économie verte mondiale ». Cette conférence internationale s'y inscrit pleinement. Organisée dans le cadre du projet Tempus CLIMADAT (2013-2016), par un consortium d'institutions universitaires et d'associations non gouvernementales du Sud de la Méditerranée, ses travaux se proposent de repenser la question des effets du changement climatique dans une perspective, à la fois, optimiste et réaliste. Au cours de cette rencontre scientifique, de nombreuses thématiques ont été développées, dont « Sol et agriculture, un enjeu global pour le réchauffement climatique » par Pr D. Nahon, Aix-Marseille Université CEREGE-OSU Pythéas; « La COP 21 entre espoir et désillusion » par Pr C. Vesperini, président de l'IEMSR-France; « Intégration de l'adaptation au changement climatique dans les politiques sectorielles dans la région méditerranéenne » par le Pr C. Guipponi, Université Ca' Foscari-Italie; « Le changement climatique : Impact et résilience dans la région Fès/Meknès » par Pr A. El Khanchoufi et M. Hanchane, Université Sidi Mohamed Ben Abdallah Fès – Maroc; « L'adaptation des villes au changement climatique : une nécessaire approche pluridisciplinaire » par Pr A. Trache, ARCE- Algérie; et « Student centred learning for Climate Change Adatation Degree Programs » par le Pr Denis Galvin, Université d'Alicante- Espagne. Pour sa part, Mme S. El Houat, directrice de l'agence du bassin hydraulique du Sebou-Maroc, a exposé l'adaptation de la gestion des ressources en eau aux changements climatiques. Concernant la deuxième session relative à « l'impact du changement climatique sur le bassin méditerranéen : diagnostics et évaluations », de nombreux exposés ont été, également, présentés par des universitaires venant de Tunisie, Algérie, et des professeurs-chercheurs marocains. Pour rappel, CLIMADAPT est un projet financé par l'UE pour soutenir les pays ENPI-Sud à faire face au changement climatique par la mise en oeuvre de nouveaux programmes éducatifs et la création de structures d'observation durables. La région méditerranéenne est particulièrement exposée à différents risques générés par ce phénomène. Aussi, il est important de l'aborder dans une perspective holistique. La formation des professionnels locaux dans le domaine de la gestion du changement climatique est donc une priorité pour que les pays méditerranéens puissent engager des actions d'adaptation et d'atténuation. Trois activités principales seront développées pendant la réalisation du projet CLIMADAPT : l'analyse des besoins et l'amélioration des compétences pour chacune des universités partenaires; la création d'un programme de Master Euro-méditerranéen en gestion de changements climatiques et risques, conforme aux orientations du plan de Bologne dans chacune des Universités partenaires. Ce programme comprend, notamment, le placement des étudiants du Master en stages encadrés par des ONG parties au projet ; la création de trois centres nationaux d'observation pour l'adaptation du changement climatique à l'Université de Jendouba (Tunisie), l'Université de Mostaganem (Algérie), et l'Université Ibn Tofail de Kénitra (Maroc). Ces centres permettront de promouvoir la collaboration entre chercheurs universitaires, pouvoirs publics et acteurs du monde socio-économique.