Les rebelles ont réussi à rouvrir mercredi une route clé pour leur approvisionnement dans la province d'Alep dans le nord de la Syrie, à la faveur d'une contre-offensive contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) chassés de deux villages, selon une ONG. Le 27 mai, les jihadistes avaient lancé un assaut contre des localités tenues par les insurgés dans le nord de la province d'Alep et pris plusieurs villages situés entre les fiefs rebelles de Marea et Azaz, ce qui leur avait permis de couper cette route de ravitaillement qui mène jusqu'à la frontière turque. Après l'échec de plusieurs tentatives pour déloger les jihadistes, les factions rebelles ont lancé deux attaques simultanées à partir de Marea et d'Azaz et réussi à chasser l'EI des villages de Kafer Kalbine et Kaljebrine, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Mais selon le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, «les jihadistes n'ont pas fortement résisté et se sont finalement retirés (des villages) vu qu'ils font face à plusieurs autres batailles dans le nord de la Syrie». Marea et Azaz, situées à une vingtaine de km plus au nord-est tout près de la frontière turque, sont aux mains des rebelles depuis 2012. Dans leur offensive, les jihadistes cherchaient à s'emparer de ces deux localités poussant à la fuite des milliers de personnes. L'assaut jihadiste menaçait également les dizaines de milliers de déplacés installés dans des camps autour de la région d'Azaz. L'EI contrôle dans le nord de la Syrie une bande territoriale près de la frontière turque allant de la province d'Alep à l'ouest vers celle de Raqa plus à l'est. Le gros des affrontements se concentrent autour d'une ligne de ravitaillement qui serpente à travers cette la bande territoriale jusqu'à la ville de Raqa, chef-lieu de la province du même nom et capitale de facto de l'EI. Dans la province de Raqa, les jihadistes font face à deux offensives lancées de part et d'autre de la ville de Tabqa, un point de transit clé près de Raqa: l'une du côté nord par les Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition de combattants arabes et kurdes, et l'autre du côté sud par les forces prorégime Dans la province limitrophe d'Alep, les FDS mènent une offensive pour reprendre la ville de Minbej, un autre lieu clé sur la ligne de ravitaillement. Réunion tripartite à Téhéran Sur le plan diplomatique, les ministres de la Défense russe, syrien et iranien doivent se rencontrer jeudi à Téhéran pour évoquer la «lutte contre le terrorisme» au Moyen-Orient, une région secouée par plusieurs conflits, a annoncé mercredi l'agence officielle Irna. L'agence iranienne ne mentionne pas spécifiquement les conflits en Syrie et en Irak, mais indique que les ministres des trois pays alliés, Sergueï Choïgou (Russie), Fahd el-Freij (Syrie) et Hossein Dehghan (Iran) vont passer en revue «les développements dans la région et les moyens de renforcer la lutte contre le terrorisme». La rencontre se tiendra au moment où les offensives contre les terroristes du groupe autoptoclamé «Etat islamique» (EI/Daech) continuent en Syrie et en Irak voisin. Des conseillers militaires iraniens sont présents également en Irak pour aider les forces irakiennes à combattre les terroristes. Le conflit en Syrie, déclenché par la répression de manifestations réclamant des réformes, s'est complexifié au fil des années avec une multitude d'acteurs syriens, régionaux et internationaux. Il a fait plus 280.000 morts et des millions de déplacés et de réfugiés.