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Déclaration de Rabat du 1er forum ministériel africain sur l'habitat et le développement urbain: Pour des villes économiquement productives, socialement inclusives et environnementalement durables
Rabat a abrité les 11 et 12 mai le Forum ministériel africain sur l'habitat et le développement urbain. Organisé par le ministère de l'Habitat et de la politique de la ville conjointement avec ONU-Habitat, cet événement se veut une contribution au processus préparatoire de la troisième Conférence des Nations unies sur le logement et le développement urbain durable Habitat III, qui se tiendra à Quito, en Équateur du 17 au 21 octobre 2016. La conférence, organisée tous les vingt ans, offrira, cette fois, l'opportunité de procéder à l'analyse des succès et des échecs de l'urbanisation durant ces deux dernières décennies et de procéder aussi à l'approbation du «Nouvel Agenda urbain». Une sorte de feuille de route qui aura plus ou moins à tracer les grandes lignes conductrices de ce que sera l'urbanisation de demain. L'urbanisation pour les vingt prochaines années. Aussi, le continent africain est-il appelé à dévoiler sa vision des choses et prendre ainsi part à l'élaboration intelligente de ce processus. D'autant plus qu'aux derniers chiffres, l'Afrique, à l'image d'autres d'établissements humains, connaît une mutation urbaine relativement accélérée et lourde en conséquences tant économiques et juridiques qu'environnementales. Et c'est d'ailleurs ce qui a été reflété le long de ce premier forum ministériel africain sur l'habitat et le développement urbain dont les travaux ont été sanctionnés par La Déclaration de Rabat. Laquelle déclaration met l'accent le fait de promouvoir l'inclusion d'un certain nombre de points, lors de la troisième session du Comité Préparatoire d'Habitat III qui se tiendra en juillet 2016, à Surabaya, 3ème plus grande ville d'Indonésie, en tant qu'éléments clefs du projet de Nouvel Agenda Urbain qui sera adopté à Quito en octobre 2016. Au nombre de dix, ces points traitent de la révision du dispositif institutionnel régissant les villes et autres établissements humains en Afrique de façon à assurer la convergence des politiques publiques, la décentralisation et le renforcement des responsabilités et des moyens des autorités locales et la gestion intercommunale des métropoles. Ils traitent aussi de la revitalisation des instruments financiers de manière à donner aux collectivités la possibilité d'accroître fortement les revenus municipaux (couvrir au moins 50 % de leur budget) et d'assurer la transparence et l'équité des transferts intergouvernementaux. Ils mettent aussi l'accent sur le fait que les infrastructures de transport soient considérées comme des investissements prioritaires aux échelles nationales, régionales et locales, et favorisant la multi-modalité ; De même, ils plaident pour une une meilleure définition et mise en œuvre des stratégies foncières, afin d'assurer une bonne connaissance du parcellaire et des transactions, maintenir les prix des terrains dans des limites maîtrisables et raisonnables, et répondre aux besoins en ouvrant de nouvelles zones périphériques à l'urbanisation. En outre, ces points insistent aussi sur le fait que toute stratégie nationale du logement devrait mettre l'accent sur la résorption de l'habitat insalubre et l'amélioration des bidonvilles, tout en appuyant le développement de la promotion immobilière et du secteur locatif. Ils ont souligné aussi l'importance d'une programmation et gestion des services essentiels selon une approche multisectorielle et coordonnée, d'une contractualisation adéquate des relations entre autorités publiques et fournisseurs de services, et d'une prise en compte des impacts sur l'environnement et la santé. Par ailleurs, ils ont recommandé que le système urbain national fasse l'objet d'une stratégie socio-économique et environnementale visant une hiérarchisation des fonctions urbaines fondée sur les potentialités respectives des différentes agglomérations et contribuant au développement durable du territoire national. Ils ont plaidé pour des mesures d'adaptation au climat et visant à accroître la résilience face aux catastrophes naturelles, notamment la protection contre les inondations, et donnent lieu à des conventions et des actions conjointes entre l'État et les collectivités locales. Par ailleurs, les participants à cet événement ont, en outre, appelé à ce que les méthodes de planification et de gestion urbaines soient entièrement revues, les capacités renforcées, et la participation des acteurs privés et communautaires mise en pratique de façon systématique, en vue de produire des villes inclusives et spatialement intégrées. D'autant plus que le continent africain connaît actuellement des bouleversements économiques et sociaux sans précédent. D'une économie basée sur le secteur primaire, traditionnellement l'agriculture et les industries extractives, l'économie africaine évolue vers des secteurs plus productifs dont l'industrie et le secteur des services. Et qu'en somme, le succès de cette transition historique dépendra en grande partie de ce que serait l'urbanisation africaine à venir. Et c'est d'ailleurs ce qui a fait dire à de nombreux intervenants lors de ce premier forum que les villes africaines de demain se doivent d'être ouvertes, sûres, justes, inclusives, résilientes, créatrices de valeur ajoutée et surtout inscrites dans un agenda climatique dont un cadre juridique propice, une planification urbaine efficace et une conception financière intelligente en sont les maitres mots.