La situation économique du Maroc au 1er trimestre 2016 n'est considérée comme globalement «bonne» que par moins d'un dirigeant sur six, soit une régression de 8 points par rapport au dernier trimestre 2015. C'est un un fort indicatif de l'inquiétude qui règne chez les dirigeants d'entreprises. C'est en tout cas ce qui ressort des résultats du Baromètre trimestriel de conjoncture de la CGEM (Confédération Générale des Entreprises du Maroc), fraîchement publié. De même, la perception de la situation actuelle du pays demeure peu positive pour seulement 14% des chefs d'entreprises. 38% des managers sondés considèrent, par ailleurs, que la situation économique future va s'améliorer. La perception à l'égard de la situation économique est dans l'ensemble relativement meilleure dans la région nord, relève l'étude, qui a eu lieu du 29 février au 24 mars 2016, et qui avait interrogé 624 dirigeants d'entreprises de plus de cinq salariés de différents secteurs. Pour ce qui est de la situation actuelle de l'entreprise, seuls 18% des dirigeants la jugent globalement «bonne» et la même proportion perçoit une «amélioration» globale par rapport au dernier trimestre. En revanche, 40% des dirigeants envisagent une progression des perspectives d'amélioration de la situation de l'entreprise. L'état des stocks, de l'utilisation des capacités de production, de la production, de la rentabilité ou encore du chiffre d'affaires, est perçu comme positif par moins d'un dirigeant sur trois et enregistre une régression d'au moins 7 points par rapport quatrième trimestre 2015. Côté recrutement, seules 12% des entreprises sondées déclarent avoir augmenté leurs effectifs. En revanche, 24% d'entre- eux envisagent de recruter au cours des trois prochains mois de l'année 2016. Pour ce qui est des investissements, seule une entreprise sur quatre en a réalisé au cours des trois derniers mois, et ce principalement pour moderniser ou renouveler le matériel et les outils de production. Au cours du prochain trimestre, les intentions d'investissement apparaissent en recul également et concernent 39% des structures sondées. Par contre, les multinationales et les entreprises de la région nord envisagent d'investir davantage au cours du 2ème trimestre 2016. Autre résultat du baromètre de la CGEM : seules 22% des dirigeants interrogés ont une opinion positive sur le climat actuel des affaires d'une manière général. Hormis le transport, la logistique et la disponibilité de ressources humaines qualifiées, l'étude montre que la fiscalité, le système judiciaire, l'accès au financement, ou encore l'environnement réglementaire figurent parmi les principales entraves au développement du climat des affaires, et ce pour 33 à 55% des chefs d'entreprises interrogés. Pire, 59% d'entre-eux ne perçoivent pas d'évolution significative de l'environnement des affaires dans un avenir proche. Le baromètre de conjoncture de la CGEM fait ressortir, en outre, que près de la moitié des patrons considèrent que l'année agricole aura un impact négatif sur leur activité, alors que plus du tiers pensent qu'elle n'aura aucun impact sur cette dernière. Seules 15% des entreprises jugent que l'année agricole aura une incidence positive sur leur activité. 63% des patrons sondés déclarent, d'autre part, que le secteur informel a un impact sur leur activité. 72% d'entre-eux s'activant dans le commerce se disent plus impactés, contre 46% des patrons des grandes entreprises qui se déclarent moins impactées. Dans une optique de lutte contre l'activité informelle, 70% des dirigeants jugent que le travail au noir constitue le premier levier sur lequel il faudrait agir. En ce qui concerne la lutte contre les retards de paiement, 77% des patrons proposent l'accélération du paiement par le secteur public, tandis que 74% recommandent la mise en oeuvre de la réforme de la loi sur les délais de paiement. Le Baromètre de conjoncture auprès des chefs d'entreprises, publié trimestriellement par la CGEM est un outil qui permet de suivre dans le temps, l'opinion des entreprises marocaines sur l'activité économique, le climat des affaires, l'investissement et son financement, les problématiques sectorielles ainsi que celles relatives aux performances spécifiques des entreprises. L'observation de conjoncture auprès des entreprises fait partie des engagements pris par la CGEM dans le cadre de la plateforme CGEM-Gouvernement.