Un projet de résolution sur le Sahara devrait être adopté aujourd'hui par le Conseil de sécurité : Le projet prend note de la propostion d'autonomie, proroge le mandat de la Minurso d'un an et appelle à un statut «pleinement operationnel» de la Mission Un projet de résolution du Conseil de sécurité, présenté par les Etats-Unis, maintiendrait le statu quo au Sahara. Tout en prenant note de la proposition d'autonomie marocaine, le projet de résolution prolonge le mandat de la Minurso d'un an et appelle au retour à un statut «pleinement opérationnel» de la Mission. C'est aujourd'hui, vendredi, que le Conseil de sécurité des Nations Unies devrait voter le projet de résolution concernant la question du Sahara marocain, soit vingt quatre heures plus tard que prévu, débat approfondi entre les pays membres oblige. Car, comme l'a estimé l'ambassadeur russe Vitali Tchourkine devant un parterre de journalistes, « les discussions sur ce texte ne seraient pas faciles », soulignant, qu'après une première discussion du projet à huis clos au Conseil, « il y avait une marge d'amélioration » et relevant que certains pays membres cherchaient à durcir le texte. L'on apprend, par ailleurs, que les Etats-Unis ont proposé, avant-hier mercredi, aux autres membres du Conseil de sécurité, une résolution qui «souligne la nécessité urgente» pour la Minurso de fonctionner pleinement et qui donne quatre mois aux Nations unies et à Rabat pour y parvenir. En attendant, le mandat de la Minurso serait prolongé de douze mois sans modification. Dans le projet de résolution, le Conseil «souligne la nécessité urgente pour la Minurso de retrouver sa capacité à fonctionner pleinement », jugeant qu'avec les 28 experts civils restants celle-ci serait dans l'incapacité de remplir son mandat. Par ailleurs, le Conseil demande à M. Ban Ki-moon de lui dire, dans un délai de quatre mois, si la mission est désormais apte à fonctionner à plein, se déclarant prêt, dans la négative, «à envisager les meilleurs moyens de faciliter la réalisation de cet objectif». Alors qu'une précédente version du texte fixait un délai de deux mois seulement. Cependant, le texte du projet de résolution, qui demande aux deux camps de «poursuivre des négociations (...) sans conditions préalables », ne prévoit aucune sanction ou mesure coercitive contre le Maroc pour le forcer à revenir sur sa décision. Selon des diplomates onusiens, la résolution est un compromis soigneusement pesé. Le Maroc, soutenu notamment par la France, le Sénégal et l'Egypte, souhaitait un renouvellement pour 12 mois sans condition, alors que d'autres membres du Conseil (Etats-Unis, Royaume-Uni, Venezuela, Angola, Uruguay, Nouvelle-Zélande), sous prétexte de crainte d'encourager d'autres Etats hôtes de missions à se débarrasser de leurs Casques bleus, ont avancé vouloir s'assurer que la mission soit à même de remplir son mandat. 40 congressmen américains stigmatisent les dérapages de Ban Ki-moon Les dérapages et les actions condamnables du SG de l'ONU constituent des faits «sans précédents», qui s'inscrivent à rebours de la position de ses prédécesseurs, affirme le Congressional Morocco Caucus, un groupe bi-partisan au congrès des Etats-Unis dans une lettre adressée, lundi, à John Kerry. «Comme vous le savez, le SG de l'ONU s'est rendu récemment dans les camps de Tindouf, sous contrôle du polisario, en Algérie (...) où il a utilisé le terme «occupation» et soulevé l'idée d'un retour au «référendum» pour résoudre la question du Sahara», rappellent les co-présidents de cette instance que sont les congressmen Carlos Curbelo, Gerald E. Connolly, Bernie G.Thompson, et Joe Wilson, en qualifiant la sortie de Ban Ki-moon de «sans précédent» et d'»incompatible avec la position de ses prédécesseurs». Les dérapages de Ban Ki-moon ont suscité un vaste élan de condamnation et de manifestations populaires au Maroc, notent les signataires de la lettre, en faisant observer que la question du Sahara est «fondamentale pour le Maroc et pour sa sécurité nationale». «Nous sommes convaincus qu'il est important que le Département d'Etat réaffirme la position de longue date des Etats-Unis soutenant une résolution à cette question sur la base du plan marocain d'autonomie au Sahara, sous souveraineté marocaine», souligne la lettre, rappelant, dans ce contexte, que c'était «le gouvernement des Etats-Unis qui avait pris les devants pour ce qui est de l'abandon de l'option référendaire en faveur d'une solution politique négociée». «Il est venu le temps de consolider cette politique de longue date», insiste le Congressional Morocco Caucus qui regroupe une quarantaine de congressmen issus des deux partis. La lettre rappelle, en outre, le soutien «substantiel» dont jouit le plan d'autonomie au Sahara, sous souveraineté marocaine, dans les deux Chambres du Congrès des Etats-Unis, un soutien, maintes fois, exprimé dans des lettres signées par une grande majorité comprenant Démocrates et Républicains et réitéré dans le rapport adossé à la toute dernière loi de finances US, adoptée par le Congrès et promulguée par le Président Barack Obama. «C'est en effet un moment décisif dans les relations bilatérales entre les Etats-Unis et le Maroc», font observer les signataires de la lettre à l'adresse du Secrétaire d'Etat, John Kerry, ajoutant que «nous pouvons aider à surmonter ce faux pas malheureux de la part du SG de l'ONU, à consolider et à soutenir le partenariat entre Rabat et Washington». Ils ont estimé que cet objectif pourra être atteint en œuvrant avec le gouvernement marocain en vue d'assurer «un renouvellement approprié» de la mission de la Minurso, tout en consolidant la position américaine de longue date vis-à-vis de la question du Sahara.