Une Conférence internationale sur l'eau et le climat est prévue les 11 et 12 Juillet 2016 à Rabat, sous le thème « La sécurité hydrique pour une justice climatique ». C'est ce qui a été décidé lors de 2ème réunion du Comité d'organisation de cette conférence internationale. L'objectif étant de positionner l'eau comme l'un des secteurs prioritaires pour la mise en œuvre de l'accord de Paris lors de la COP 22 (conférence sur les changements climatiques) prévue en novembre 2016 à Marrakech. La conférence a aussi pour but de mobiliser et d'assurer l'engagement des acteurs politiques, institutionnels, techniques, financiers et société civile pour que les enjeux liés à l'eau soient inscrits au premier plan de l'agenda des négociations des parties sur les changements climatiques. Au programme de cette rencontre, figurent quatre sessions et thématiques : Cette conférence s'organisera autour des sessions et thématiques suivantes : « Vulnérabilité de l'eau aux changements climatiques », « Place de l'Eau dans la mise en œuvre de l'accord de Paris et des ODD », « Alliance « eau-énergie-sécurité alimentaire- santé-éducation » », et « Quelle place de l'eau dans les mécanismes de financement liés aux changements climatiques ? ». Une table ronde ministérielle sous le thème : « L'eau en Afrique, pour une justice Climatique » est aussi au menu de cette conférence. Objectif : promouvoir les actions solidaires en faveur du climat en Afrique. D'après un rapport de World Ressource Institutes, le Maroc est considéré comme étant l'un des pays les plus menacés par le stress hydrique. Très mal noté (4,2 sur 5), le Royaume fait partie de la vingtaine de pays les plus menacés, placés en tant qu'« extrêmement risqués ». La majeure partie de son territoire se trouve même en alerte « haut risque », à l'image de la région de Marrakech. Il est considéré, d'autre part, selon le département chargé de l'Eau, que les ressources hydriques du Maroc sont suffisantes pour subvenir à l'ensemble des besoins nationaux en eau potable et d'irrigation. D'autant plus que des mesures d'urgence se sont déjà mises en œuvre pour faire face à la pénurie d'eau relevée dans certains bassins hydrauliques. Il s'agit principalement du Plan National de l'Eau (PNE), dont le coût global est estimé à 220 milliards de dirhams, dont 41% sont destinés à la gestion de la demande et environ 9% sont affectés à la lutte contre les inondations, sachant que 400 sites sont menacés d'inondations au Maroc. Quelque 7% de ce coût sont destinés au dessalement de l'eau de mer, qui constitue l'une des alternatives non traditionnelles inscrites au PNE, qui se veut une référence principale de la politique hydrique au Maroc à l'horizon 2030. A souligner cependant que les ressource hydrique par habitant au Maroc a chuté de 4.074 mètres cubes (m3) en 1950 à 670 m3 en 2010, et pourrait descendre en deçà de 500 m3 à l'horizon de 2030. Selon l'Institut Royal des Etudes Stratégique (IRES), cette chute se justifie par les effets de la croissance démographique et du changement climatique. Pire, la pénurie en eau pourrait, en raison de la tendance à la hausse de la demande en eau pour les besoins domestiques, agricoles, industriels et touristiques, s'accentuer dans l'avenir et les ressources en eau souterraines seraient de plus en plus sollicitées. En conclusion, la sécurité hydrique apparaît de plus en plus comme le risque numéro un non seulement au Maroc mais aussi dans le monde et ce, du point de vue de ses conséquences pour le développement. « Si ces effets se ressentent avec plus d'acuité dans les zones arides, d'autres régions du monde commencent aussi à connaître des problèmes de pénurie d'eau du fait du changement climatique et d'une urbanisation rapide qui rendent particulièrement vulnérables les villes en forte croissance situées dans des environnements pauvres en eau », estime la Banque mondiale dans un rapport intitulé: « L'enjeu de la sécurité hydrique pour tous ».