Dans le cadre de l'exposition collective des arts plastiques initiée par l'Association « Bassamat des Beaux Arts» sous le signe « Contemplations » à la Galerie Le Chevalet de Casablanca, l'artiste peintre Rachid Zizi ( né en 1971 à Beni Mellal ) a exposé récemment ses œuvres connotatives aux cotés de Rakia Bayla , feu Khlafa El Badaoui, Ahmed Bouidi,Carmen Dinca, Mohamed Karim El Afia, Abdellah Fninou et Najat Moufid. Diplômé de l'Ecole Supérieure des Beaux Arts de Casablanca en 1993, Rachid Zizi figure depuis 1996 parmi les artistes peintres de la tendance gestuelle qui mettent en forme la touche par le mouvement du geste devenant l'essence même de l'œuvre. Il est passionné par les impressions, en mettant en toile tous les registres visuels connotatifs relatifs à l'espace du dedans. Dans ses récents travaux, on décèle un style fondé sur la spontanéité du geste et la notion de la vitesse, ce qui dynamise davantage la surface de la toile dans une organisation informelle proche des artistes abstraits. Chaque touche se veut une note polyphonique qui participe à l'élaboration des lignes de force, du mouvement ascendant de « croisée des chemins » ou de ses états d'âme « entre le dedans et le dehors », en entraînant l'œil dans le labyrinthe des gestes qui nous font pénétrer dans les espaces intérieurs. Marqué par les passions et les expressions libres de la peinture néo figurative, Rachid Zizi ( vit et travaille à Marrakech) exprime par la gamme chromatique mixte la quintessence de ses contemplations subjectives dans une atmosphère proche de la démarche expressionniste. En dehors des voies qui privilégient le réel allusif, la représentation constitue un choix libre dans un monde complexe voire une grande aventure artistique. L'artiste conserve d'une part la structure de la composition informelle et d'autre part, la luminosité de la touche néo- abstraite. Nouveau tournant stylistique dans son parcours pictural, la peinture de Rachid Zizi se veut non allusive mais toujours connotative. Il structure la surface par la vie des touches, dans un esprit qui symbolise « le retour à l'état pure » et l'esprit d'une nouvelle sensibilité. L'univers de ses formes n'est pas celui de la nature recomposée mais d'une référence aux œuvres de grands maîtres du paysagisme expressif. La touche s'élargit en séquences, les couleurs primaires se confondent à des graphismes personnalisés qui soulignent ou imitent les masses colorées tandis que les atmosphères, équilibrées par des notes d'intention, répartissent équitablement les masses. Espaces très clairs au niveau du centre d'intérêt, ses toiles découlent de l'harmonie sous-jacente des tons multiples qui unifient les couleurs entre elles et imbriquent les touches interrompues sans les souder. Après avoir peint des tableaux figuratifs et calligraphiques, Rachid Zizi oriente sa démarche représentative vers la voie spontanée de l'abstraction, dont la production se situe à mi- chemin entre la poésie et la peinture pour mettre en relief l'osmose spatiale et le sens cosmique des harmonies colorées. Reste à souligner que Rachid Zizi a pris part dernièrement aux actes de l'exposition collective «les mains qui voient » initiée par l'Association « Création et Communication » en hommage à l'artiste peintre de renom Abdelkrim Ghattas au Forum de la Culture à Casablanca( ex. Cathédrale Sacré Cœur).