Le chef du gouvernement, M. Abdelillah Benkirane, a exprimé dimanche son "extrême étonnement" du contenu et du timing d'une correspondance attribuée au ministre de l'Economie et des Finances, M. Mohamed Boussaïd, sur la situation des enseignants stagiaires. Dans un communiqué, M. Benkirane a qualifié, d'"initiative individuelle" entreprise sans concertation avec le chef du gouvernement, cette correspondance attribuée au ministre de l'Economie et des Finances en date du 30 mars 2016, en réponse à une lettre que ce dernier a reçu des présidents de deux groupes à la chambre des conseillers en date du 28 mars 2016, sur la situation des enseignants stagiaires. Cette correspondance s'inscrit en faux par rapport à la solution proposée par le gouvernement concernant le dossier des enseignants stagiaires, a noté M. Benkirane, qui réagissait à ce document relayé par plusieurs sites électroniques. Il a précisé, dans ce cadre, qu'il n'y a nul besoin d'émettre un décret ou une décision fixant les conditions et les modalités d'un concours de recrutement des lauréats des centres régionaux des métiers de l'éducation et de la formation au titre de l'année scolaire 2016-2017, comme annoncé dans la correspondance. "Les deux décrets concernant cette catégorie (enseignants stagiaires) définissent clairement ces conditions et modalités", a souligné M. Benkirane. Il a affirmé également que le gouvernement a tranché ce dossier en proposant une solution depuis plusieurs semaines via les canaux officiels, et qui porte sur un concours en deux étapes. Le premier concours sera organisé dans le cadre des postes budgétaires prévus par la loi de finances 2016, alors que le deuxième dans le cadre des postes budgétaires qui seront créés en 2017, et ce conformément aux dispositions constitutionnelles, juridiques et organisationnelles qui encadrent les concours et la création des postes budgétaires, a tenu à préciser M. Benkirane, rappelant que ces dispositions stipulent que les postes budgétaires ne peuvent être créés que dans le cadre de la loi de finances, qui ne peut pas être outrepassée par aucun décret ou décision. Vu que le gouvernement a tranché officiellement et définitivement ce dossier, le Chef du gouvernement affirme qu'il n'est pas de droit d'aucun ministre d'agir en dehors de ce cadre quelle qu'en soit la forme", conclut le communiqué.