Des frappes aériennes ont fait 17 morts dans la nuit de samedi à dimanche dans un quartier tenu par les islamistes d'Al Qaïda à Aden, la grande ville du sud du Yémen où s'est réfugié le gouvernement yéménite. Une vingtaine de civils et de djihadistes ont également été blessés ainsi que trois membres des forces de sécurité, ont rapporté des témoins, les services médicaux et un responsable de la sécurité. Selon ce dernier, ces frappes ont été menées par des hélicoptères de la coalition conduite par l'Arabie saoudite qui aide le gouvernement du président Abd-Rabbou Mansour Hadi à reconquérir le pouvoir face aux rebelles chiites houthis. Les raids ont touché le quartier d'Al Mansoura, un bastion de l'islamisme dans le nord de la ville où plusieurs attentats contre les services de sécurité yéménites ont été commis depuis que la coalition menée par Ryad a repris Aden aux Houthis soutenus par l'Iran en juillet dernier. Selon le responsable de la sécurité, il s'agissait de la «deuxième étape» visant à libérer Al Mansoura de la présence des islamistes. Les frappes ont visé notamment des véhicules blindés et un bâtiment administratif. Des combats sporadiques se poursuivent. Le gouvernement yéménite, contraint en septembre 2014 par les rebelles houthis de quitter la capitale Sanaa, est désormais basé à Aden mais, même là, il a du mal à imposer son autorité. Ces raids aériens interviennent au lendemain de l'entrée des forces fidèles au président yéménite dans la partie ouest de Taëz, troisième ville du Yémen, située à 200 km environ au nord-ouest d'Aden. [nL5N16K090] Sur ce front, les forces loyalistes tentaient dimanche d'exploiter leur succès de la veille. Des combats sont signalés dans l'est de la ville et des témoins font état de nombreuses victimes. Un avion de combat émirati abattu Les Emirats arabes unis ont annoncé lundi la perte d'un avion de combat au Yémen où ils participent, au sein d'une coalition arabe, à des frappes aériennes contre des rebelles chiites, accusés de liens avec l'Iran. Dans un communiqué, le commandement des forces armées émiraties a simplement indiqué que l'avion «participait aux opérations militaires au Yémen au sein de la coalition menée par l'Arabie saoudite». Le communiqué, cité par l'agence officielle WAM, n'a donné aucune précision sur le type d'avion, les circonstances et le sort du ou des pilotes. C'est la première fois que les Emirats, pays en pointe de la coalition antirebelles engagée au Yémen, annoncent une telle perte. Des sources de sécurité yéménites et des témoins ont affirmé qu'un avion de la coalition arabe s'était écrasé tôt lundi contre l'une des montagnes d'Aden, dans le sud du Yémen, sans pouvoir préciser si l'appareil appartient ou non aux forces aériennes des Emirats. Selon ces sources, des avions de combat ont survolé de manière intensive à l'aube la ville d'Aden où une opération de sécurité contre des jihadistes est en cours depuis vendredi. Des hélicoptères d'assaut de type Apache ont pris pour cibles des positions tenues par des combattants d'Al-Qaïda dans le quartier d'Al-Mansourah, selon des témoins. L'aviation de la coalition arabe intervient en soutien aux forces gouvernementales yéménites qui tentent de déloger des éléments d'Al-Qaïda d'Al-Mansourah où les combats ont fait au moins 19 morts, dont 17 jihadistes samedi et dimanche, selon des sources de sécurité. Un avion des forces aériennes du Maroc, autre pays de la coalition, s'était écrasé en mai 2015 au Yémen et le pilote avait été tué. Bahreïn, autre membre de la coalition, a vu l'un de ses avions s'écraser en Arabie saoudite. Les Emirats ont payé un lourd tribut au Yémen où ils ont perdu des dizaines de soldats au sol, dont plus de cinquante lors d'une seule attaque de missile attribuée aux rebelles yéménites. La coalition arabe sous commandement saoudien est intervenue il y a tout juste un an au Yémen pour repousser des rebelles Houthis pro-iraniens qui s'étaient emparés de vastes pans du territoire, dont la capitale Sanaa. Les Houthis contrôlent toujours Sanaa.