La liste «Espoir» des réformateurs et modérés, partisans du président Hassan Rohani, est sur le point de remporter la totalité des 30 sièges de Téhéran sur des résultats quasi définitifs portant sur près de 90% des voix exprimées, selon la télévision d'Etat. Le chef de liste des conservateurs, Gholam-Ali Hadad-Adel arrive en 31ème position et serait donc battu à l'issue des élections législatives de vendredi. En tête de liste des candidats certains d'être élus, figurent Mohammad Reza Aref (réformateur) et Ali Motahari (modéré), avec respectivement près de 1,3 million et plus de 1,1 million de voix. Ces résultats portent sur le décompte de plus 2,6 millions de bulletins sur un total de 2,9 millions d'électeurs à Téhéran. Les réformateurs avaient inclus dans leur liste trois conservateurs modérés, dont M. Motahari, tous élus. La liste des réformateurs et des modérés à Téhéran était menée par Mohammad Reza Aref, ancien candidat réformateur à la présidentielle de 2013, qui s'était retiré en faveur du candidat modéré Hassan Rohani, lui permettant d'être élu dès le premier tour. Dans le reste du pays, les réformateurs/modérés et les conservateurs se partagent les voix avec des candidats indépendants qui ne figuraient sur aucune des deux listes principales, selon des résultats partiels. Mais la victoire de la liste «Espoir» dans la capitale iranienne est un coup de pouce déterminant pour les partisans du président Rohani qui seront nettement plus représentés dans le prochain Parlement, jusqu'alors dominé par les conservateurs. La chambre compte 290 députés. Hassan Rohani espère pouvoir obtenir une majorité de députés pour pouvoir poursuivre sa politique d'ouverture. Il mise sur l'avancée majeure qu'a été l'accord nucléaire conclu en juillet 2015 avec les grandes puissances sur le programme nucléaire iranien et qui a permis à l'Iran de sortir de l'isolement. Les résultats définitifs pour l'ensemble du pays, qui devront être confirmés par le puissant Conseil des gardiens de la constitution (conservateur), ne sont pas attendus avant lundi ou mardi. Le camp du président réformiste Hassan Rohani et ses alliés modérés ont enregistré plusieurs succès encourageants aux élections organisées vendredi en Iran, selon les premiers résultats partiels disponibles. Le double scrutin, qui doit désigner les 290 députés du Parlement et les 88 membres de l'Assemblée des experts, l'instance religieuse chargée de désigner le Guide suprême, marque le premier rendez-vous électoral depuis l'accord conclu en juillet sur le programme nucléaire iranien. Il est présenté par certains analystes comme un tournant potentiel susceptible de façonner l'avenir de la prochaine génération, dans un pays de 80 millions d'habitants dont près des deux tiers ont moins de 30 ans. Sur un échantillon de 1,5 million de bulletins de vote dépouillés à Téhéran, soit moins d'un cinquième du corps électoral de la capitale iranienne, Hassan Rohani et les modérés fidèles à l'ancien président Akbar Hashemi Rafsandjani sont en tête des sièges dévolus à l'Assemblée des experts, selon des chiffres communiqués par le ministère de l'Intérieur. Modérés et réformistes paraissent également en mesure d'enregistrer une progression appréciable au Majlis, le Parlement, au détriment du camp conservateur opposé à la détente des relations avec l'Occident et réputé proche du Guide suprême de la Révolution, l'ayatollah Ali Khamenei. Pour tenter d'éviter la déroute des conservateurs, le Conseil des gardiens s'est employé au cours des dernières semaines à rejeter les candidatures de nombreux réformistes et modérés, dont celle d'Hassan Khomeini, petit fils l'ayatollah Ruhollah Khomeini, fondateur de la république islamique. Les électeurs de Téhéran ont toutefois accordé 13 sièges sur 16 aux partisans de Rohani et Rafsandjani qui les représenteront à l'Assemblée des experts. Des résultats préliminaires des élections parlementaires publiés par les agences Fars et Mehr accordent également une avance aux réformistes et aux candidats indépendants qui leurs sont liés face aux conservateurs dans plusieurs grandes villes. S'il échoue à décrocher une majorité au Parlement, dominé par les conservateurs depuis 2004, le camp réformiste devrait s'octroyer une place plus large qu'auparavant, disent des analystes. Des responsables du ministère de l'Intérieur rappellent toutefois que le dépouillement n'est terminé ni dans la capitale iranienne ni dans d'autres grandes municipalités. «Les premiers résultats témoignent d'une compétition très serrée. Il est trop tôt pour déterminer qui est en tête, les opérations de dépouillement se poursuivant à Téhéran et ailleurs», a souligné une source officielle iranienne.