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Aujourd'hui grève générale nationale : Le taux de couverture sociale ne dépasse pas 35% au Maroc - Plus de 6 millions de travailleurs attendent son extension
L'enjeu est de taille pour l'avenir du Maroc qui met dans son collimateur la démocratie, laquelle ne peut aboutir sans justice sociale. La généralisation de la couverture sociale connait quelques remous, du fait qu'elle n'est pas généralisée à tous les citoyens et citoyennes marocaines, mais touche seulement les travailleurs salariés. Elle est encore faible, malgré les efforts fournis en matière de prévoyance sociale : le taux ne dépasse pas 35%. Notre pays est surpassé par certains pays à niveaux de développement économique comparables, tels que la Tunisie (80%), l'Algérie (56%) ou la Turquie (68%). L'extension de la couverture sociale aux populations non couvertes est donc de mise, ils sont plus de six millions de travailleurs non-salariés non couverts, surtout, si l'on considère les déficits cumulés, pendant une longue période, des régimes de retraite et au regard du secteur de l'informel qui reste très développé au Maroc. Sujet à polémique entre les syndicats et le gouvernement, le débat s'annonce long et houleux. Taux et élargissement de la couverture sociale, viabilité des régimes de retraite au vu du vieillissement de la population et développement, ce sont des créneaux liés et qui convergent tous vers le développement des populations, ô combien douloureux, chaque année, via cet indice qui, gèle ou recule, pour ce qui est de notre pays. 126e sur 188 pays en 2015, 129 en 2014 et 130 en 2013. Déjà en 2012, la banque mondiale, dans son rapport stratégique sur la protection sociale, stipule que l'assurance sociale couvre seulement un tiers de la population active et exclut la plupart des personnes actives qui travaillent dans le secteur informel. La fragmentation de ces programmes résulte en une protection inégale des travailleurs du secteur formel et de leurs familles ainsi qu'un manque de mobilité entre les secteurs public et privé. Ajoutant que la protection sociale peut générer des opportunités en renforçant le capital humain, en favorisant l'accès au travail et en incitant les familles à effectuer des investissements productifs, leur offrant un sentiment de sécurité plus fort, ce qui contribuerait à assurer une stabilité sociale. La justice sociale est définie comme étant une construction morale et politique qui vise l'égalité des droits et conçoit la nécessité d'une solidarité collective entre les personnes d'une société donnée. Et cela, selon un ensemble de dispositions publiques contre la misère économique et sociale qui les menace en cas d'arrêt ou de réduction importante de leurs gains pour cause de maladie, de maternité, d'accident de travail, de chômage, de vieillesse ou de décès ; la fourniture de soins médicaux ; l'octroi d'allocations aux familles ayant des enfants... Toutefois la sécurité sociale n'est pas la protection sociale, elle n'en est qu'une composante, la protection sociale recouvre plusieurs techniques de couverture sociale dont la complémentarité permet de composer un système. Au cours du forum, les trois objectifs mis en exergue, afin d'atteindre une meilleure justice sociale n'est autre que l'équilibre financier, la pérennité des caisses de retraite, l'élargissement de la base des bénéficiaires afin d'atteindre toute la population active et d'améliorer la gouvernance du système de retraite. Comme déclaré par M. Abdellatif Zaghnoun, directeur général de la CDG, lors de son allocution d'ouverture, le paysage de la couverture sociale au Maroc est particulièrement complexe, surtout, pour les travailleurs non-salariés. Cette situation pose des défis majeurs pour l'économie marocaine, mais aussi démographiques, financiers et sociaux. La crise financière que connaissent et que connaîtront les organismes de sécurité sociale exige une bonne gouvernance de la gestion administrative et financière. Cela demande une évaluation régulière des systèmes, une gestion rigoureuse, transparente avec des coûts administratifs plus faibles. Mais aussi une politique cohérente et bien définie de protection sociale, visant à couvrir les différentes couches de la population. La sécurité sociale est certes le meilleur outil de développement économique, social et humain. Outre l'accès aux soins médicaux, la protection atteint les revenus et la qualité de vie. De nombreux obstacles entravent son extension mais des expériences réussies dans certains pays ont démontré qu'avec une volonté politique claire et un consensus national, il est possible de relever le défi. Structuré autour de 4 sessions de conférences, ce forum a mobilisé un large panel d'experts nationaux et internationaux. Des questions pertinentes ont démarqué cette session, relatives à la démarche d'extension de la couverture sociale aux populations non couvertes ; la généralisation de la couverture sociale comme levier de développement et de création de richesses ; Comment peut-on financer de façon durable les politiques de la protection sociale ? ; Causes et conséquences de la généralisation de la couverture sociale : retour sur expériences. Cette plate forme d'échange a été enrichie par différents experts provenant de pays ayant des régimes de retraites plus avancés comme la France ou l'Italie, mais également d'Amérique latine et de Hongrie.