«La réforme du système de retraite devrait se traduire par un progrès social important au Maroc» La réforme du système de retraite «devrait se traduire par un progrès social important» au Maroc «car elle est censée offrir à terme à tous les marocains un revenu de retraite à même de leur permettre de mener une vie digne», a affirmé M. Khalid Cheddadi, président-directeur général de la caisse interprofessionnelle marocaine de retraites (CIMR). Dans un entretien accordé à la MAP, M. Cheddadi a précisé que la réforme du système de retraite «est une nécessité dictée par la survie des régimes» de retraite au Maroc «et l'extension de la couverture retraite à tous les marocains». Estimant que «la généralisation de la couverture» retraite «se heurte à des difficultés telles que la faiblesse des revenus, le travail informel, le manque d'organisation de certaines filières etc.», le PDG de la CIMR a jugé que «le redressement de la situation financière des régimes» de retraite requiert «des efforts importants à toutes les catégories à travers l'augmentation des contributions salariales et patronales (y compris pour l'Etat employeur), la réduction du rendement des régimes» de retraite «et peut-être l'allongement de l'âge de départ à la retraite». Interrogé sur les objectifs de la réforme des retraites, il a expliqué que la réforme du système de retraite au Maroc «a deux objectifs principaux: le redressement de la situation financière de certaines caisses» et «l'élargissement de la couverture retraite». En effet, «les études réalisées par le cabinet ACTUARIA, désigné par la commission nationale chargée de la réforme du secteur de la retraite, ont montré que la dette implicite accumulée par les quatre caisses» de retraite : La caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) dont relève le personnel des entreprises privées et les salariés agricoles, la caisse interprofessionnelle marocaine de retraite (CIMR) qui assure la couverture du personnel du secteur privé, sur une base volontaire et complémentaire, la caisse marocaine des retraites (CMR) qui couvre la population des salariés des administrations publiques, le régime collectif d'allocation de retraite (RCAR) qui assure la protection du personnel contractuel des administrations publiques, «était à fin 2008, de près de 1.200 milliards de dirhams dont seule une part de 17 pc est couverte par des réserves financières», a souligné le PDG de la CIMR. «La situation est encore plus grave dans le secteur public dans le cas de la caisse marocaine de retraites (CMR) dont le taux de couverture des engagements par les réserves est de 12 pc alors que ce régime» de retraite «ne dispose pas d'un +moteur démographique+ comme c'est le cas dans le privé pour la caisse nationale de sécurité sociale (CNSS)», a-t-il averti. D'après M. Cheddadi, cette situation «va se traduire par un déficit technique du régime des pensions civiles géré par la CIMR courant 2013, obligeant la caisse à puiser dans ses réserves qui risquent de s'épuiser à l'horizon 2019 si aucune mesure n'est prise dans l'intervalle». En ce qui concerne la couverture retraite, les études ont montré que «seuls 33 pc des travailleurs marocains en bénéficiaient, ce qui place le Maroc loin derrière des pays à économie similaire comme la Tunisie, l'Algérie ou encore l'Egypte», a-t-il poursuivi. Ainsi, la réforme des retraites «devrait aboutir à améliorer la situation financière des caisses» de retraite «et à allonger leur horizon de viabilité. Ceci se traduira pour les retraités par une sécurisation de leurs pensions» de retraite, a indiqué le PDG de la CIMR, précisant, aussi, que la réforme des retraites «étendra la couverture retraite à de nouvelles catégories de travailleurs, dans une démarche de généralisation progressive de la couverture» retraite «permettant à tous les marocains de disposer d'un revenu à leur cessation d'activité». Estimant que la réforme du système de retraite «relève d'un choix de société qui doit être traité avec tout le recul, la responsabilité et la prudence nécessaires», M. Khalid Cheddadi a souligné que «c'est ce qui explique le temps pris par la commission technique», indiquant que «le projet de réforme sera arrêté par la commission nationale» chargée de la réforme du secteur de la retraite «qui devrait se réunir prochainement, sur la base du rapport que la commission technique s'apprête à lui adresser». «Les axes proposés concernent principalement la refonte du pôle public pour améliorer sa situation financière et les mesures de nature à étendre la couverture» retraite «aux travailleurs non salariés», a souligné le PDG de la CIMR qui prévoit «une progression significative du dossier» de la réforme du système de retraite en 2013 au Maroc.