Une réunion de la commission technique chargée de la réforme des retraites est prévue le 26 mars. Cette Commission, faut-il le rappeler, avait été créée en 2003 dans le but de définir et mettre en oeuvre un plan de réforme des régimes de retraite au Maroc. Des régimes qui sont au nombre de quatre. D'abord, le régime des fonctionnaires et des militaires, géré par la Caisse Marocaine des Retraites (CMR). Ensuite, le Régime Collectif d'Allocation de Retraite (RCAR), qui couvre le personnel contractuel de l'Etat et des collectivités locales et le personnel de certains établissements publics, géré conjointement par la Caisse Nationale de Retraites et d'Assurances (CNRA), du point de vue administratif, et par la Caisse de Dépôt et Gestion (CDG), du point de vue financier. Il s'agit aussi du régime des salariés du secteur privé, géré par la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), et du régime volontaire des salariés du secteur privé, géré par la Caisse Interprofessionnelle Marocaine de Retraites (CIMR). L'appel de détresse avait été lancé par ces organismes de gestion de la retraite depuis 1995. Si une réforme globale du système de retraite ne voit pas le jour, ces régimes seront en effet confrontés à de graves déficits. Selon des experts, c'est la CMR qui serait la première à en souffrir. A noter dans ce sillage, selon les prévisions des experts, que la CMR connaîtra son premier déficit en 2012, elle sera suivie par la RCAR en 2021, la CNSS en 2026 puis la CIMR à l'horizon 2060. Pire, l'épuisement des réserves est prévu pour la CMR en 2019, pour le RCAR en 2049, pour la CNSS en 2037 et pour la CIMR au-delà de 2060. Autre réalité amère : les différents régimes ne couvrent que partiellement leurs engagements envers leurs affiliés et retraités, malgré l'importance de leurs réserves s'élevant à 180 milliards de dirhams. Lors de cette réunion, la Commission devrait alors se prononcer sur les mesures à prendre pour réformer ce système. Des mesures qui seront compilées dans une étude entamée en 2007 et dont le coût s'élève à 8,6 millions de dirhams. La commission devrait choisir entre le maintien de la configuration actuelle des régimes de retraite ou opter pour le regroupement des caisses dans deux pôles ou encore la transition à terme vers une caisse unique. Un défi pas facile à relever, selon les experts. Parmi les idées qui se profilent, il s'agit de celle d'un régime de base unique qui serait universel. Il concernerait la fonction publique, les salariés du privé et les indépendants. Objectif : disposer d'une base démographique importante, gage de la pérennité du régime. Il est proposé aussi de relever l'âge de départ à la retraite à 62 ans. La commission technique avait également prévu une couverture complémentaire dédiée à la fonction publique et qui reprendrait les engagements de la CMR et du RCAR non intégrés dans le régime unique. Néanmoins, les experts du BIT mettent en garde contre le risque de transférer à l'ensemble de la population la dette des pensions du secteur public. Ils recommandent une contribution des fonds publics ainsi que la mise en place d'un système à points pour s'aligner sur la complémentaire du secteur privé. Pour le secteur privé, le BIT est favorable à un régime à points obligatoire, satisfaisant du point de vue de la protection sociale.