Au troisième trimestre 2015, la croissance nationale s'est établie à 4,6%, contre 2,2% un an auparavant, traduisant une hausse de 15,9% de la valeur ajoutée agricole et de 1,6% de la valeur ajoutée non agricole. Du côté de la demande, la consommation finale des ménages a augmenté de 3,3% au lieu de 3,6% un an auparavant. Celle des administrations publiques, quant à elle, a enregistré une baisse de 2,1% contre une hausse de 1,5%. Pour sa part, l'investissement s'est accru de 3,8%, après avoir reculé de 6,7%. Concernant les évolutions sectorielles les plus récentes, la campagne agricole 2015/2016 se déroule dans des conditions climatiques défavorables, marquées par une faible pluviométrie au niveau de l'ensemble des régions. Le cumul pluviométrique s'est, en effet, établi à 56 mm à fin décembre, en repli de 75% par rapport à l'année précédente et de 69% par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Dans ces conditions, le taux de remplissage des barrages à usage agricole est revenu de 71% à 60%. Dans ce contexte, les pouvoirs publics ont de nouveau réduit les droits de douanes sur les importations de blé de 50% à 30% à partir de janvier 2016 pour garantir un approvisionnement normal du marché national. Toutefois, les pluies survenues début janvier devraient avoir des effets positifs sur la couverture végétale et le taux de remplissage des barrages et favoriser les cultures printanières. S'agissant du secteur manufacturier, l'indice de la production des industries manufacturières a affiché une diminution de 1,5% au troisième trimestre 2015 contre une hausse de 0,8% une année auparavant. En novembre, les résultats de l'enquête mensuelle de conjoncture de Bank Al-Maghrib dans l'industrie indiquent une stagnation, d'un mois à l'autre, de l'activité industrielle, résultat d'un recul dans les industries agroalimentaires et celles chimiques et para-chimiques et d'une amélioration dans les autres branches. Le taux d'utilisation des capacités de production est resté également inchangé à 70%. Pour ce qui est de l'activité dans le BTP, elle a été caractérisée par une progression de 1,4% des ventes de ciment à fin décembre contre une baisse de 5,4% un an auparavant. Parallèlement, l'encours des crédits immobiliers a connu une augmentation, en glissement annuel, de 2,2% à fin novembre contre 2,4%, recouvrant une stabilisation du taux de croissance à 5,3% pour les crédits à l'habitat et à -5,7% pour ceux accordés aux promoteurs immobiliers. Quant au secteur énergétique, l'indice de la production de l'électricité pour le troisième trimestre 2015, ressort en hausse de 7% contre 2,3% l'année précédente. A fin novembre, le rythme d'accroissement de la production d'électricité s'est accéléré, en glissement annuel, de 4,3% à 6,7%, reflétant des accroissements de 4,1% de celle thermique, de 12% de celle hydraulique et de 35,6% de la production éolienne. En regard, la demande s'est accrue de 1,9%, avec une croissance de 3,6% pour la basse tension, destinée essentiellement aux ménages, et de 1,4% pour les haute et moyenne tensions, utilisées par les industriels et les régies de distribution. Par conséquent, le recours aux importations a diminué de 16,9% au lieu d'une augmentation de 11,8% un an auparavant. S'agissant de l'activité minière, l'indice de la production a accusé un recul de 0,8% au cours du troisième trimestre au lieu d'une hausse de 6,1%. A fin novembre, la production marchande de phosphate s'est repliée de 5,4% à près de 23,9 millions de tonnes, contre une progression de 5% à la même période de l'année dernière. Pour ce qui est du secteur du tourisme, les arrivées de touristes ont accusé une baisse de 0,9% à fin novembre contre un accroissement de 2,9% l'année précédente, reflétant un recul de 5,3% des touristes étrangers et une hausse de 3,9% de l'effectif des MRE. Les nuitées recensées dans les établissements touristiques classés se sont aussi repliées de 6,6% au lieu d'une évolution positive de 3,8%, réduisant ainsi le taux d'occupation de 44% à 41%. Dans ces conditions, les recettes voyages se sont contractées de 0,9% contre une amélioration de 3,3% un an auparavant.