Le football marocain qui s'est engagé dans la voie du professionnalisme a trouvé des difficultés énormes pour s'intégrer dans le chemin correct à cause de plusieurs déchets qui l'ont fait ralentir. Seul un club a pu franchir le cap « amateur » en rassemblant plusieurs ingrédients qui ont fait de lui un modèle de professionnalisme. Ce club n'est autre que le Fath Union Sports de Rabat qui a parcouru un long chemin. 10 avril 1946-10 avril 2016 : 70 ans de combat Le Club R'bati a vu le jour le 10 avril 1946 grâce au combat de plusieurs nationalistes en pleine lutte des Marocains pour retrouver leur indépendance. Feu Sa Majesté le Roi Mohammed V était derrière le choix du nom : Al Fath (qui désigne en Arabe la conquête) et a offert le centre de Tamejjajt qui fut le premier clos des premières disciplines, dont le football fut la locomotive des autres sections grâce à sa popularité. D'ailleurs, le Roi défunt était derrière tous les nationalistes qui voulaient créer des équipes comme un moyen de lutte et d'affirmation de l'identité nationale. C'est ce qui s'était passé à Oujda (MCO avec Belhachmi), (WAC avec Benjelloun), (KACM avec Talbi). Par la suite, la présidence fut confiée au Prince feu Moulay Abdallah qui a mis le paquet pour que le FUS soit au niveau des aspirations du peuple marocain qui a reconquis sa souveraineté en 1956. C'est ainsi que Larbi Ben Barek, de retour de France, atterrit à Rabat à la fin des années 50 en compagnie de Hassan Akesbi qui donnèrent un coup de fouet au FUS qui va disputer sa première finale de Coupe du Trône en 1961 qu'il perdit face au MCO. Ce n'est que partie remise puisqu'en 1967 il remporta ce prestigieux titre face à la Renaissance de Settat (2-1). En 1973, une deuxième Coupe fut remportée aux dépens de l'IZK (3-2) et au total ce sont 6 Coupes du Trône qui font l'honneur du club en plus d'une Coupe de la CAF. Mais le bonheur du club R'bati est incomplet puisqu'il n'a jamais gagné le titre de champion du Maroc. 2007 : La métamorphose Conscients du rôle que peut jouer le sport pour l'image d'une ville, les adhérents du FUS, toutes sections confondues, ont opté pour le changement. C'est ainsi qu'en 2007 qu'un nouveau président du Comité Directeur fut élu en la personne de Mohamed Mounir El Majidi. Ce choix est une réponse directe à la philosophie du Souverain qui veut faire de Rabat une capitale capable de rivaliser avec les grandes capitales européennes ou américaines. On peut considérer que le FUS fait partie intégrante des grands chantiers ouverts par Sa Majesté le Roi Mohammed VI pour faire de Rabat « Ville Lumière Capitale Marocaine de la Culture ». Au lieu de s'occuper uniquement des résultats, les dirigeants Fussistes s'attelèrent à la restructuration profonde en mettant en place les assises d'un véritable club professionnel. C'est ainsi qu'une place de choix fut donnée à la formation des jeunes et aux infrastructures. Pour assurer une formation des joueurs sur des bases solides, une équipe de formateurs français fut recrutée pour poser les jalons d'une formation basée sur des fondements scientifiques. Le choix des jeunes repose, désormais, sur des critères objectifs. L'encadrement est assuré par des personnes hautement qualifiées. Au total, ce sont quelque 1 000 jeunes qui sont pris totalement en charge. Au niveau des infrastructures, le terrain de Hay Ennahda fut récupéré et retapé pour accueillir les matchs de la Botola Pro I, le siège administratif et le centre médico-social. Le Complexe Al Amal a été réservé pour les entraînements de toutes les catégories. Un autre terrain fut acquis en face du Complexe sportif Moulay Abdallah et réaménagé pour les entraînements et la formation. Fidèles à leur stratégie, les dirigeants Fussistes n'ont jamais mis la pression sur les techniciens recrutés. C'est ainsi que le passage à la tête du staff technique des Ammouta, Sellami et Regragui fut plus que satisfaisant et va dans le sens de la restructuration. Un public merveilleux derrière la stabilité Boudé par son public à cause des passages à vide durant de longues périodes, les gradins des terrains du FUS commencent à renaître grâce à la venue en masse d'un public qui n'a jamais cessé d'encourager les siens. Quelques soient les résultats, les supporters sont là pour encourager et applaudir. Ils dégagent un fair-play exemplaire. Ils viennent accompagnés de leurs familles dans un cadre convivial. Dans les annales du FUS, on n'a jamais enregistré d'incidents ou d'actes de vandalisme. Des dirigeants fourmis Au cours de sa longue Histoire, les dirigeants du FUS n'ont jamais failli à la règle du respect de la déontologie du sport. De Maghraoui, en passant par feu Slimani, Zouhair Balafrej, Fassi Fihri et Hajoui, la priorité fut donnée aux objectifs du club sans se soucier des apparences ou des sorties médiatiques extravagantes. Le Comité Directeur, lui aussi, s'est attelé à la tâche pour offrir toutes les conditions de réussite. Z'Ghari, l'homme de l'ombre, veille au grain pour que le FUS soit une locomotive pour le football marocain. Tous ces ingrédients sont les prémisses d'un Club en marche qui fera de lui un modèle de professionnalisme au Maroc. L'actuelle saison, qui coïncide avec le 70ème anniversaire, est une illustration de cette politique transparente qui servira, à coup sûr, le mouvement sportif marocain.