Loubna Bellamine a participé récemment à la 2ème édition de l'exposition collective « Les mains qui voient », initiée par l'Association « Création et Communication » au Forum de la Culture de Casablanca (ex. Cathédrale Sacré Cœur). Rêverie et délicatesse qualifient ses œuvres, qui dégagent une personnalité artistique en passe de s'affirmer. Lecture. L'artiste peintre Loubna Bellamine aime le bleu, elle en fait des étalages substantiels dans ses œuvres, des œuvres mi-figuratives mi-abstraites. Pas seulement le bleu qui reste une expression psychologique d'une grande délicatesse, mais aussi les couleurs chaudes tels le rouge et ses dégradés. Bellamine affectionne la mise en scène des paysages qu'elle peint. C'est pour elle une forme d'évasion, un exutoire. Rêveuse à juste titre, l'artiste aime voguer dans les mystères de la nature, travaillant de près la perspective atmosphérique. Sa sensibilité l'emmène vers des horizons synchroniques où elle s'attarde à magnifier les tons, à épier la touche qui exalte, à saisir des formes imaginaires, comme quelqu'un qui se crée son propre monde, loin de toute tentation subversive. Son paysagisme fleure une fraîcheur aspectée. Bellamine ne lésine pas sur la recherche des formes allant de l'expressionnisme figuratif au cubisme lequel est intellectualisé et mis en filigrane. Retour au bleu. Un bleu qui adoucit et libère des tons poétiques. L'artiste, qui n'est pas offensive quand à la détermination de ses formes, se laisse aller à sa rêverie chromatique, sincère et jouissive. Si l'Ecole de Pont Aven existait encore, elle en aurait fait partie, tellement ce qu'elle peint interpelle ce que l'humanité recherche le plus et que Baudelaire décline dans ces vers, tirés de son poème L'invitation au Voyage : « Là tout n'est qu'ordre et beauté / Luxe calme et volupté. » *L'artiste offre un tableau en hommage à Khalil Smayra (directeur de l'Ecole du Cinéma, ALBA, Liban) lors de la cérémonie de clôture du Festival International du Film de l'Etudiant à Casablanca. * (Poète et critique d'art)