Le message du gouvernement, par la voix de son porte-parole, est clair : le ministère de l'éducation nationale ne fera pas marche arrière sur les mesures prises au niveau des CRMEF. Argument avancé, les « étudiants stagiaires » admis dans ces centres ont passé les concours en connaissance préalable de toutes les modifications apportées aux mesures, procédures et dispositions juridiques qui encadrent la formation dans ces centres et l'accès à la fonction publique pour les enseignants, tout en faisant la distinction entre formation et recrutement. Faux rétorquent les concernés, qui projettent d'autres formes de protestation pour amener le gouvernement à retirer les décrets 588.15.2 et 589.15.2 relatifs à la séparation entre formation et recrutement et aux bourses destinées aux étudiants stagiaires, qui passent de 2450 dhs à 1200 dhs. Pour les enseignants- stagiaires, lors des inscriptions définitives dans ces centres, les documents signés mentionnent, sans équivoque, le statut d'enseignant-stagiaire et, à ce titre, la séparation entre formation et recrutement est « injuste et incompréhensible », ouvrant la voie à l'enseignement privé d'exploiter les lauréats de ces centres. En tout cas, le mouvement de ces stagiaires se radicalise, menaçant d'une année blanche en formation des enseignants après la marche nationale à Rabat, plusieurs sit-in devant les académies et une profession de foi de participer à la grève projeté par les syndicats. Le gouvernement ne donne aucun signe d'apaisement et reste ferme sur ses décisions. Le bras de fer est lancé. On attendra la suite des évènements pour y voir plus clair. Notons que le ministre de l'éducation a, en effet, signifié clairement que le concours d'accès aux CRMEF permettra l'obtention d'un certificat de qualification pédagogique, ouvrant la voie aux élèves-enseignants admis à passer un concours de recrutement des enseignements, selon les postes budgétaires disponibles et selon les besoins du département. Autrement dit, réussir l'examen de sortie des CRMEF, c'est juste avoir les compétences requises pour passer le concours de recrutement. Cette année, 10.000 postes ont été proposés au concours d'accès au cycle de qualification des cadres du corps enseignant pour l'obtention du certificat de qualification pédagogique, dont 2500 enseignants du primaire, 3720 professeurs de collège et 3880 professeurs de lycée.