Cinq conventions ont été signées, samedi 7 novembre à Laâyoune, en présence de SM le Roi Mohammed VI, entre l'Etat et les régions de Laâyoune Sakia Lhamra, Dakhla Oued Ed Dahab et Guelmim Oued Noun, dans le cadre de la mise en œuvre du nouveau modèle de développement des provinces du sud, définissant les engagements financiers de chaque partie pour la période 2016-2027. 19,2 milliards de Dirhams seront transférés, au cours de cette période, par l'Etat aux trois régions, qui vont contribuer, pour leur part, à hauteur de 5 milliards de Dirham. Le programme de développement pour une mise en œuvre rapide de la régionalisation avancée profitera à hauteur de 7 milliards de Dirhams à la région de Laayoune Sakia Lhamra, de 6,63 milliards de Dirhams à celle de Dakhla Oued Ed Dahab et de 5,5 milliards de Dirhams à Guelmim Oued Noun. Dans le cadre de l'amélioration de la gouvernance financière, il sera procédé à la création d'une agence interrégionale de promotion économique, l'accompagnement et l'opérationnalisation de cet ambitieux programme relevant d'agences régionales d'exécution des projets. Globalement, le programme de développement engagé nécessitera une enveloppe de 77 milliards de Dirhams, afin de financer plus de 200 projets permettant la création de dizaines de milliers d'emploi directs, donnant consistance à la politique de régionalisation avancée annoncée par le Souverain dans son discours à l'occasion du 40ème anniversaire de la Marche verte. Les efforts consentis par l'Etat pour redresser la situation socioéconomique dans les provinces du sud et améliorer le niveau de vie des populations, après leur retour à la mère patrie ont bel et bien portés leurs fruits. Le revenu par vie habitant y est de 20% la moyenne nationale, 33.864 Dirhams contre 27.356 Dirhams. L'investissement public par habitant se chiffre à 5.500 Dirhams dans les provinces du sud, alors que la moyenne nationale n'est que de 4.200 Dirhams et l'accès aux services publics de base y atteint 99%, contre 92% à l'échelle nationale. Avec la mise en œuvre de la régionalisation avancée et du modèle économique de développement des provinces du sud, c'est le citoyen qui est mis au centre d'intérêt. Le nouveau modèle de développement visant à ériger les provinces du sud en pôles de compétitivité économique s'appuie sur de grands projets structurants à portée stratégique visant à créer de nouvelles connexions rapides avec le nord du Maroc et l'Afrique subsaharienne. Il est question de la mise en place d'un pôle maritime à Dakhla, avec la réalisation du port Dakhla Atlantique, pour 6 milliards de Dirhams, d'une autoroute de 555 kilomètres reliant Laayoune à Tiznit, pour 6,2 milliards de Dirhams, l'élargissement de la route nationale N°1 reliant Laayoune à Dakhla, pour 2,3 milliards de Dirhams, le raccordement de Dakhla au réseau électrique nationale, via une ligne reliant cette ville à Boujdour, pour 1,7 milliards de Dirhams et le renforcement et extension de la couverture du service de mobile 2, 3 et 4 G dans les trois régions du sud, pour 1 milliards de Dirhams. Les moteurs de croissance du développement économique escompté dans les provinces du sud seront articulés autour des secteurs de la pêche, de l'agriculture, de l'industrie et du tourisme. Six projets de valorisation des petits pélagiques devraient être réalisés à Dakhla, pour un coût de 1,2 milliards de Dirhams, avec la création de 4.300 emplois directs à la clé. Une zone industrielle, en complément des infrastructures portuaires de Dakhla, est appelée à venir renforcer le pôle de compétitivité de Dakhla, comptant une dizaine d'unités de valorisation des petits pélagiques, devrait également permettre la création de 6.500 emplois directs. 2,8 milliards de Dirhams iront au secteur aquacole, dans trois zones de la région de Dakhla Oued Ed Dahab, après appel à sélection de projets d'investissements. 3.500 emplois directs sont ainsi attendus. Motivée par l'avantage compétitif sous forme d'avance de 2 à 3 semaines, dont bénéficie la région de Dakhla sur le calendrier de production maraîchères par rapport à celle de Souss, la valorisation de 5.000 hectares à Dakhla, pour 1,3 milliards de Dirhams, et 1.000 hectares à Boujdour, pour 465 millions de Dirhams, en culture maraîchères sous serre devrait générer pas moins de 5.750 emplois. La moitié de la surface irriguée sera réservée aux jeunes agriculteurs originaires de cette région. Le programme de développement industriel Phosboucraa devrait s'appuyer, pour sa part, sur la valorisation sur place des ressources en phosphates. Pour 16,8 milliards de Dirhams, les projets prévus concerneront l'ensemble de la chaîne de production, du stockage des produits de l'extraction minière jusqu'à l'exportation des produits traités et valorisés, ce qui devrait permettre l'offre de 1.270 emplois permanents. 84 projets touristiques, nécessitant un investissement de 2 milliards de Dirhams, constitueront l'ossature du programme de développement touristique planifié, dans l'objectif de faire des régions du sud un nouveau pôle touristique du Royaume alliant une offre balnéaire, écologique et culturelle et permettant la création de 800 emplois. La préservation des écosystèmes et le développement durable étant un souci majeur des responsables publics, afin de léguer aux générations futures un environnement viable, la valorisation des ressources naturelles, sur laquelle s'appuie le nouveau modèle de développement, devrait tenir compte de la protection de la ressource halieutique, grâce à des plans d'aménagement des pêcheries, la gestion durable des ressources en eau et le recours au dessalement de l'eau de mer. Dans ce cadre, il sera procédé à la construction de trois stations de dessalement, une pour l'approvisionnement en eau potable de Laayoune, une autre pour répondre aux besoins de l'industrie, dans cette même ville, et une troisième, destinée à l'agriculture, à Dakhla. Le développement des énergies renouvelables étant un choix stratégique de dimension écologique opéré par le Maroc, quatre stations de production d'énergie éolienne devraient voir le jour à Tiskrad, Boujdour et Akhefnnir (Tarfaya), d'une puissance installée de 500 mégawatts ainsi que deux centrales solaires photovoltaïques d'une puissance de 100 mégawatts, à Laayoune (projet Noor) et à Boujdour. Avec la lutte contre l'ensablement, la régénération et la reconstitution des formations forestières, la conservation des eaux et des sols, la création de ceintures vertes autour des grandes agglomérations urbaines et la conservation et la valorisation des de la biodiversité au niveau des sites d'intérêt biologique et écologique, ce sont quelques 720 millions de Dirhams qui seront consacrés à cet effet. 7 nouveaux centres de formation professionnelle devraient voir le jour dans les régions du sud, dans les domaines de la technologie appliquée, l'hôtellerie restauration, les énergies renouvelables, les métiers de l'artisanat, ainsi que la qualification professionnelle agricole, pour une enveloppe de 209 millions de Dirhams et ce pour accompagner l'effort de développement et répondre aux besoins de main d'œuvre qualifiée. La cerise sur le gâteau sera la technopôle d Foum El Oued, un pôle de formation, de recherche-développement et d'innovation technologique qui devrait coûter 2 milliards de Dirhams. L'accès des citoyens des régions du sud à des soins de santé de qualité n'ayant pas été négligé, Laayoune devrait accueillir un centre hospitalier universitaire d'une capacité de 500 lits, doté de 12 salles d'opérations chirurgicales et appelé à avoir un rayonnement au-delà des frontières du Royaume. Ce projet sera réalisé pour 1,2 milliards de Dirhams.