La Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) a organise, le 4 novembre à Skhirat, son 1er Forum économique dédié à la partie méridionale et orientale du bassin méditerranéen (région SEMED). Baptisé « Libérer le potentiel », ce rendez-vous a été consacrée aux économies du Maroc, de la Tunisie, de la Jordanie et de l'Egypte. Des décideurs politiques de premier plan, de hauts responsables gouvernementaux, des investisseurs et des hommes d'affaires ont pris part à cet événement don l'ouverture de a été assurée par le président de la BERD lui-même, Suma Chakrabarti. «Depuis l'arrivée de la BERD dans la région en 2012, on a investi pas moins de 2,3 milliards d'euros, dont 700 millions dans le secteur industriel. Le Maroc en a bénéficié 660 millions. L'institution a également investi dans 21 projets dans le Royaume sur un total de 70 pour la région SEMED. Ces projets ont bénéficié à 200 PME marocaines », a souligné le patron de la BERD. «Vos pays changent rapidement. Et lorsque nous examinons les défis économiques auxquels vous êtes confrontés -stimuler la croissance et créer plus d'emplois d'une manière durable-, nous voyons certes les problèmes, mais nous voyons aussi beaucoup d'opportunités», a-t-il ajouté. M. Chakrabarti a indiqué, par ailleurs, que la feuille de route dans les années à venir est de permettre aux économies des quatre pays (Maroc, Tunisie, Jordanie et Egypte) de surmonter les obstacles à la croissance et les défis. L'objectif est de créer une plus grande intégration économique et financière et d'attirer plus de femmes et de jeunes vers le marché du travail. Pour sa part, Miriem Bensalah-Chaqroun, présidente de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), a noté que la BERD apporte, au-delà du financement, de l'assistance technique et un accès à un réseau mondial d'experts. Elle a, toutefois, fait remarquer que les échanges commerciaux entre les pays de la région Sud-Est de la Méditerranée (SEMED) sont toujours en deçà des aspirations. « Les échanges représentent à peine 2% du commerce global de chacun des pays membres de l'accord d'Agadir. Il nous reste donc à prendre toute la mesure de ces opportunités ratées et faire en sorte que nos économies tendent vers une intégration économique plus prononcée », a-t-elle relevé. Elle ainsi plaidé pour une intégration économique plus prononcée entre les pays de la région Sud-Est de la Méditerranée (SEMED) de manière à exploiter les différentes potentialités dont dispose la région. Elle a annoncé, dans ce sens, la création, au cours des prochaines semaines, d'un Conseil d'affaires des pays membres de l'accord d'Agadir à Casablanca. De son côté, Mohammed Boussaid, ministre de l'Economie et des Finances, a mis en exergue, d'une part, le modèle de développement marocain qui a démontré, à travers les réformes structurelles et les stratégies sectorielles, une résilience aux impacts négatifs de la conjoncture internationale et régionale, et d'autre part, la nécessité d'approfondir et d'accélérer les réformes en vue d'une croissance durable créatrice d'emploi. La BERD appelée à soutenir davantage le secteur privé marocain M. Boussaid a invité, par ailleurs, la BERD à soutenir davantage le secteur privé en mettant à sa disposition des instruments financiers novateurs et une expertise adaptée à ses besoins lui permettant de jouer un meilleur rôle dans le développement des pays de la région. Imad Najib Fakhoury, ministre jordanien de la Planification et de la coopération internationale, a relevé, quant à lui, l'impératif de tirer profit des différentes opportunités de coopération offertes, notant que son pays a depuis toujours fait preuve de résilience dans une région géopolitiquement instable et marquée par de fortes tensions. Pour sa part, Amel Azzouz a estimé qu'il temps d'insuffler une nouvelle dynamique à la coopération au niveau de la région, de manière à faire face aux différents défis posés et instaurer les bases d'un développement durable et inclusif. L'Ambassadeur d'Egypte au Maroc, Imade Naijib Fakhoury, a affirmé, de son côté, que son pays est déjà engagé dans une kyrielle de réformes en vue de répondre aux besoins exprimés par la population tout en transformant le paysage économique à travers notamment l'amélioration du climat des affaires et des partenariats Public-Privé. En marge de ce Forum, M. Boussaid et le président de la BERD ont procédé à la signature de l'accord de garantie relatif au prêt d'un montant de 35 millions d'euros accordé par la Banque à l'Office National de l'Electricité et de l'Eau Potable (ONEP). Ce prêt est destiné pour le financement du projet de réhabilitation de 12 centrales hydrauliques, qui s'inscrit dans le cadre de la stratégie énergétique nationale visant le développement des énergies renouvelables. En marge également de cet événement, la BERD a accordé un prêt de 5 millions d'euros au Fonds Albaraka Micro pour consentir des prêts en monnaie locale à leurs clients dans le segment des micro-entreprises. « Les microcrédits et les micro-entreprises jouent un rôle important au Maroc dans la création de l'emploi et contribuent à la croissance économique », a dit le président de la BERD. La Banque a également accordé 6.000 euros de consultation locale au producteur de pièces en caoutchouc mécaniques pour l'automobile (GECAM).